Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga est au centre de l’actualité depuis quelques semaines. Il est accusé de tous les maux d’Israël. La pression religieuse et politique devient de plus en plus forte. Le président IBK a-t-il le choix face à ces pesanteurs ? Surtout qu’au lendemain des négociations avec l’opposition, on annonce que les jours du tigre sont comptés. Insensible à tout ce tintamarre autour de lui, Soumeylou Boubèye Maïga, comme un guerrier dans le désert, et en sa qualité de responsable de l’exécution de la politique de défense nationale, conformément à l’article 55 de la constitution de 1992, dirige et coordonne en toute tranquillité l’action gouvernementale.
Tous les Premiers ministres du président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) ont été nommés à des moments cruciaux. Chacun d’eux a posé des actes que l’histoire retiendra. On ne saurait faire une comparaison entre eux parce que les contextes ne sont pas les mêmes. Mais Soumeylou Boubèye Maïga, reconnu pour son intelligence et son sens élevé de l’Etat, a réussi sa mission. Cela peut naturellement faire l’objet de contestations, pour la simple raison que les avis diffèrent sur le cas Boubèye. Mais, il est évident que l’homme a sauvé le régime du président IBK. Comment ?
D’abord, il est parvenu à organiser des élections auxquelles personne ne croyait, même la communauté internationale. Ensuite, au plan politique, il a contribué à l’apaisement en démarchant tout le monde et en faisant respecter l’autorité de l’Etat quand l’opposition radicale avait commencé les manifestations pour contester la réélection du président IBK.
En outre, il a engagé de véritables réformes institutionnelles avec un chronogramme pour le référendum, les élections législatives, sénatoriales, régionales et communales.
Bref, Soumeylou Boubèye Maïga a pratiquement réussi à ramener la cohésion sociale jusqu’à ce fameux manuel scolaire portant sur l’éducation sexuelle complète dont une partie porte sur la sensibilisation sur l’homosexualité.
En dehors de ces aspects, malheureusement, la situation sociopolitique et militaire s’est dégradée avec un front social en ébullition (grève de toutes les couches socio professionnelles confondues).
A cela s’ajoutent la détérioration de la situation sécuritaire au centre et au nord, la crise économique et financière. L’argent a totalement disparu des circuits nationaux. Malgré tout, le président IBK doit-il lâcher son Premier ministre ?
Logiquement non, parce qu’il lui doit d’être là aujourd’hui. C’est-à-dire IBK doit tout à son Premier ministre. Bref, IBK doit le maintenir pour qu’on ne parle pas d’ingratitude.
Contrairement à ce que l’opinion peut penser, IBK est un homme intelligent et qui sait faire les choses au bon moment. Son initiative de rencontrer l’opposition n’est pas fortuite. Pourquoi n’a-t-il pas commencé ces démarches immédiatement après les élections ? Le moment choisi est consécutif au réveil, sinon à la révolte des religieux. Et la présence de certains hommes politiques au meeting du Haut Conseil Islamique, ne tend pas à arranger le régime IBK. C’est pour éviter une collusion, un rapprochement entre les religieux et l’opposition, qu’il a pris son courage à deux mains pour démarcher les hommes politiques du pays. Parce qu’une coalition politico religieuse est un danger pour son deuxième mandat. Heureusement qu’il a compris et il a su se réveiller à temps pour bloquer et anéantir l’orage.
La Rédaction
Source: Aujourd’hui-Mali