48 heures après le premier tour de l’élection présidentielle au Mali, l’heure est à l’attente de la proclamation des résultats provisoires par le ministère de l’administration territoriale. Ce dernier a jusqu’à 5 jours après le scrutin pour la publier les résultats partiels. Déjà, l’ambiance est tendue dans les QG des principaux partis politiques de l’opposition et de la majorité. Certains camps s’accusent de vouloir « tripatouiller les résultats ».
Après le scrutin, l’heure est aux décomptes des voix dans les QG des différents partis politiques en lice. En attendant les résultats provisoires, l’URD procède, elle-même au décompte de ses résultats provisoires. Hier lors d’une conférence de presse, le parti de l’opposition à travers son directeur de campagne a dénoncé des « irrégularités et de défaillances graves » qui ont pesé sur les résultats provisoires non-officiels.
« Quant vous prenez de localité comme Tarkint, Talataye, Almoustrat vous avez 4000 ou 8000 votants dans certaines localités, et à 90% acquis au président sortant. Dans des zones où à cette période de l’année vous n’avez même pas de population sur place, du à la saison des pluies ou vous n’avez pratiquement pas d’électeur. Nous ne comprenons pas que des gens se soient livrés à des bourrages systématiques d’urnes », accuse Mamadou Dianka, membre de la Cellule de communication du staff de campagne de Soumaïla Cissé. Les partisans du chef de file de l’opposition exigent un recomptage des voix dans ces zones pour que l’élection soit transparente.
Ces accusations sont catégoriquement rejetées par le camp du président sortant IBK, candidat à sa propre succession. Une accusation qu’il qualifie « de crainte de leur adversaire à assumer leur défaite ».
« Quand quelqu’un voit les premiers résultats qui tombent et qu’il sent qu’il n’est pas en tête. C’est trop facile de vouloir accuser les autres d’avoir triché. Je pense qu’il faut rester concentré sur l’essentiel. L’essentiel, c’est que nous attendons les uns et les autres les chiffres officiels qui nous serons communiqués dans les prochains jours », a déclaré Mamadou Camara, l’un des porte-paroles du candidat Ibrahim Boubacar Keïta. Avant d’ajouter : « il faut savoir garder son sang froid. Si l’opposition a des recours à faire, elle le fera auprès des juridictions compétentes, à savoir la Cour constitutionnelle ».
Le Ministère de l’administration territoriale s’attelle en ce moment au dépouillement et au décomptage des voix. Au plus tard ce vendredi, il devrait annoncer les résultats complets provisoires.
ST