Dimanche prochain, les Maliens se rendront aux urnes pour élire un président de la République. Ils sont 24 candidats en lice à prétendre au fauteuil et à user de tous les arguments pour convaincre nos compatriotes de voter en leur faveur. Le recours aux réseaux sociaux intègre désormais les stratégies de campagne. Les staffs de campagne en usent et même en abusent parfois. Difficile de leur donner tort, car les réseaux sociaux font désormais partie de notre quotidien en matière de communication. Sont-ils devenus incontournables ? Certains répondent par l’affirmative mais d’autres expriment des appréhensions sur l’utilisation qui en est faite par le grand public.
Comment expliquer l’omniprésence des militants et partisans des candidats sur les réseaux sociaux en cette période électorale ? S’agit-il d’une zone de non droit pour les protagonistes ? Quid des acteurs institutionnels et de la société civile ? Ces interrogations taraudent les esprits. Amadou B Maïga, un bloggeur malien nous a confié que la période électorale génère particulièrement des publications sur les réseaux sociaux. Il précise qu’avec les posts et tweets qui circulent inopportunément, il y a une abondance de rumeurs et d’informations erronées.
Les observateurs s’accordent à reconnaître que pour certains, c’est une stratégie de campagne, notamment une opportunité de ratisser dans le camp des internautes indécis, mais pour d’autres, c’est un support utilisé pour entretenir l’intoxication à des fins électoralistes. Selon l’internaute, fabriqués dans la plus grande confidence, les messages, montages vidéo ou images falsifiées sont destinés à mettre en difficulté les adversaires politiques.
Initialement destinées aux groupes les plus influents et populaires sur Facebook, les mêmes communications sont reprises sur Twitter, WhatsApp et autres parce qu’il faut toucher le plus de personnes et convaincre le maximum. Les candidats à la présidentielle n’ont pas lésiné sur les moyens pour se garantir une présence en ligne. Certains parmi eux ont une équipe dédiée aux réseaux sociaux. C’est ainsi que certains candidats, pourtant absents de ces plateformes il y a quelques mois, sont devenus très actifs.
Housseïni Amion Guindo, président de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM) s’est ainsi retrouvé avec un compte certifié sur Facebook. De son côté, Aliou Diallo de ADP-Maliba a déployé une armada de jeunes acquis à sa cause, à la fois, sur Facebook et Twitter. Ils se sont emparés de la toile avec des contenus favorables à leur champion.
«Il semble qu’il y ait un certain électorat à conquérir sur ces réseaux. Être absent sur ces plateformes est un peu comme laisser une zone non conquise. Les aspirants y mettent donc les moyens à travers des pages sponsorisées, à travers des jeunes qui relayent l’information sur les réseaux sociaux pour les différents candidats», a expliqué Traoré Habibatou Diarra, secrétaire de direction. Les candidats qui ont une présence sur les réseaux ont utilisé leur profil pour communiquer autour de leurs activités de campagne et vulgariser leur projet de société.
Issa Baradian TRAORÉ
Source: Essor