Le Carrefour des jeunes a servi de cadre le dimanche 22 juillet 2018 à une conférence de presse animée par l’initiative Jiriba Koro. L’occasion a été favorable d’évoquer la question d’informer leurs militants que Jiriba Koro ne donnera pas de consigne de vote cette année.
Depuis 2012, le Mali est victime d’une « guerre proxy » pour la résolution de laquelle la population a été négligée. Outre cela, ceux qui ont porté la voix afin de venir en aide à notre pays avaient d’autres ambitions autres que la paix, déclare Siriki Kouyaté. En conséquence, le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, n’a eu aucun souci de signifier que la France a imposé la tenue des élections lors de la crise de 2012 avec l’espoir que le président élu se charge de négocier avec les ennemis de la nation, regrette le porte-parole de Yiriba Koro. Tous les problèmes liés à l’application de cet accord ont été au centre des analyses de M. Kouyaté.
La nature de la crise au nord du Mali n’arrive pas à être définie par les autorités. Cela reste de même quand il s’agit de nommer les ennemis de la nation malienne. Les acteurs politiques n’ont pas la volonté de s’attaquer à la source du mal, affirme-t-il. Tous les efforts restent orientés vers la mise en œuvre de l’accord pour la paix et à l’organisation des élections depuis 2012 jusqu’à nos jours, regrette-t-il. La paix n’est pas un mot, constate-t-il. Elle reste la priorité des Maliens, mais en ce qui concerne l’application de cet accord, cela ne serait pas une priorité pour les citoyens du Mali, remarque Siriki Kouyaté. C’est « une nouvelle aventure chaotique qui s’annonce », constate-t-il, avant de préciser que les mesures adoptées pour instaurer la paix au Mali n’ont jamais été un succès dans aucun pays. Les interventions étrangères ne font que multiplier les foyers terroristes depuis la guerre d’Afghanistan, constatait Dominique de Villepin, un ancien ministre français des Affaires étrangères, qui précisait que l’Etat islamique n’était qu’une création de l’Occident, a tenu à expliquer le porte-parole de Yiriba Koro.
« Quel désastre ! Les principales vertus de la démocratie au Mali se résument aux élections et à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger 2015 », s’étonne le conférencier. Durant cette période électorale, beaucoup de verbiages se font entendre. Des déclarations qui n’arrangent nullement le peuple. La question des cartes d’électeurs a été au cœur des entretiens. Cette carte ne pourra pas être une arme entre les mains des citoyens puisqu’ils ne connaissent même pas pourquoi s’en servir, déclare le porte-parole de l’initiative.
Siriki Kouyaté s’est étonné de voir que les candidats à cette élection présidentielle de 2018 n’aspirent qu’à un prétendu changement. Quant au pouvoir en place, il ne songe qu’à préserver son mandat. Le pays est abandonné à lui-même. Le développement du Mali est négligé. La seule préoccupation des autorités n’est que la possession du pouvoir.
« Pour un début de solution, Jiriba Koro invite toute la population malienne à constituer un front large et uni pour barrer la route de Koulouba à tous les candidats véreux et roués qui trouvent toute leur joie sur la natte des autres », recommande Jiriba Koro.
L’objectif de Jiriba Koro est l’instauration de la paix, de la démocratie voire de la liberté, mais celles-ci ne peuvent s’installer sans l’implication du peuple. Les candidats font planer ce peuple dans « un nuage doré ». Ce que nous oublions, rappelle le porte-parole, en 2013, Jean François Bayart a précisé que la France a une grande responsabilité dans la déstabilisation voire la destruction du Mali de par l’imposition de son programme d’ajustement structurel en 1980.
Présent lors de cette conférence, Dr. Oumar Mariko a fait remarquer sa présence en soutenant que la France est responsable de ces situations au Mali parce qu’elle a organisé en 1968 un coup d’État qui a conduit le pays dans le chaos. Le problème d’ajustement structurel n’est pas le véritable problème, soutient-il. Il a tenu à féliciter l’initiative Jiriba Koro pour leur formation politique idéologique des citoyens. Avant de terminer, il a recommandé aux Maliens de ne pas baisser les bras et de privilégier nos valeurs.
L’initiative Jiriba Koro s’est préservée cette année de donner des consignes de vote, c’est-à-dire de désigner un candidat pour qui il faudrait voter. Elle se contente de donner des directives visant à inviter les citoyens à opter pour des hommes partageant les mêmes visions que leur politique, informe le porte-parole. Elle demande de faire juste un vote utile en s’empêchant de faire de la routine comme font beaucoup d’organisations.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays