La Coalition pour l’Observation Citoyenne des Élections au Mali ( COCEM) a rendu son rapport sur le scrutin présidentiel dernier au Mali. C’était à l’occasion d’une conférence de presse qu’elle a organisée ce jeudi 7 mars 2019 à l’hôtel MAEVA de Bamako.
Sur le présidium, on notait la présence de la présidente de la COCEM, Mme SyllaFatoumata S. Dicko; M. Massaman Sinaba, membre de la coordination et Cheik Oumar Haidara. D’entrée de jeu, la présidente Mme Fatoumata Dicko a salué l‘esprit républicain et démocrate que les différents candidats à la présidentielle dernière ont fait montre. Dans la lecture de son rapport, la présidente de la COCEM a donné quelques informations sur le travail abbatu par son organisation.
En effet, aux dires de la présidente Mme Sylla Fatoumata Dicko, la coalition citoyenne des élections au Mali a observé le processus électoral dernier sur toute l’entendue du territoire malien. << La COCEM a observé le processus électoral à travers le recrutement, l’accréditation, la formation et le déploiement d’observateurs sur toute l’étendue du territoire>> a-t-elle déclaré . Et d’ajouter : << La COCEM a opté pour l’utilisation des technologies de l’information et de la communication ( TIC) pour la collecte et le traitement rapide des rapports d’observation>>.
Ainsi, au sortir du scrutin présidentiel du 29 juillet et 12 août dernier, dit Mme Fatoumata Dicko, la COCEM a enregistré quelques observations. En effet, selon le rapport, des affichages de posters de certains candidats avant la date de démarrage officiel de la campagne en violation des dispositions de la loi électorale a été constaté. Le rapport indique également que l’insécurité chronique dans le septebtrion de notre pays a beaucoup impacté le scrutin. À ce titre, le rapport mentionne le cas d‘attaque de l’équipede campagne du candidat de l’ADP-Maliba, M. Aliou Boubacar Diallo dans la commune de Guide, cercle de Nara.
Concernant les leaders religieux et la chefferietraditionnelle , le rapport indique leurs influences sur le choix de l’électorat lors du scrutin dernier. << L’utilisation des lieux de culte et l’instruction de vote donnée par les leaders religieux et les autorités traditionnelles sont fréquentes sur la scène politique au Mali>>précise le document.
Résults des bureaux de vote
Sur l’analyse des résultats au niveau des bureaux de vote, le rapport de la COCEM révèle de graves incidents. En effet, 100℅ des voix seraient allouées à un seul candidat dans plusieurs bureaux de vote, selon le document. << Dans cent quarante-deux (142) bureaux de votes,le ‘nombre de voix allouées à un seul candidat est égal à 100℅ des voix dans le bureau de vote>> précise le rapport. Dans le cercle de Tin-Essako, le rapport de la COCEM indique que le nombre de votants a dépassé le nombre des cartes d’électeursdistribuées. << Le nombre de votants selon la fiche de remontée électronique des données de résultats utilisée pour la centralisation des résultats indique 2.589 votants alors que le nombre de cartes distribuées pour le même cercle à la date du 10 août 2018 était de 2.431 électeurs>> ajoute le document. Même constat à l’étranger selon le rapport, notamment à Brazzaville où le nombre de votants excède le nombre de cartes distribuées de 4378 votants et ainsi qu’à Luanda où la différence serait de 867 votants.
Ces incohérences notoires, qui ont entaché le premier tour du scrutin présidentiel dernier, ont été reproduites au second tour , selon le même rapport.<< Dans 21 bureaux de vote, il a été observé, autant pour le premier que pour le deuxième tour, que le taux de participation était de 100℅ et que 100℅ des suffrages valablement exprimés sont en faveur d’un seul candidat. Une demande d’ouverture d’une enquête sérieuse sur ces bureaux de vote en particulier a été demandée sans résultat>> déplore le rapport.
À propos de la centralisation des deux tours du dernier scrutin présidentiel, le rapport de la COCEM signale des irrégularités observées <<telles que la non mise sous enveloppe scellées de certains procès-verbaux contenant des ratures sans renvois explicatifs, des procès-verbaux non signés ou signés par des personnes non identifiées ou encore des procès-verbaux qui ne comportaient pas tous les éléments de calculs requis et des calculs incorrects ayant fait que des milliers de voix ont été perdues car non attribuées aux candidats>> lit-on dans le document.
À signaler que la COCEM, selon le document, est une plateforme d’organisations nationales maliennes de la société civile. Elle est composée, indique toujours le document, de cinq structures telles quel’association malienne des droits de l’homme ( AMDH), la jeune chambre internationale Mali ( JCI Mali) , le réseau plaidoyer lobbying ( RPL), SOS Démocratie et WILDAF/ Mali. Son objectif est de <<promouvoir la démocratie malienne et contribuer à la consolidation de l’État de droit à travers l’observation des élections>>,lit-on dans le document.
À ajouter également que dans son rapport, la COCEM a fait beaucoup de recommandations visant l’amélioration du système électoral au Mali.
Boubacar Kanoute.
Figaro Mali