Panique dans les rangs des agitateurs ! Depuis la conférence nationale de l’ADEMA, ça bourdonne au sein de la ruche. Et pour cause ? Le débat pour la présidentielle de 2018 divise les membres du comité exécutif. En effet, des agitateurs avaient tenté à la faveur de cette conférence nationale d’introduire cette problématique dans les questions diverses bien qu’elles ne relèvent pas de cette instance.
Le président du parti, Tiemoko Sangaré, très serein, flegmatique, n’a pas éludé cette question. Il a laissé les uns et les autres se défouler, avant de conclure : « Nous avons la commission Moustaph Dicko qui travaille sur la présidentielle de 2018. Nous attendons son document pour en débattre au niveau de l’instance dirigeante du parti. Au moment venu, vous en serez informés. Ensemble, nous gagnerons, divisés, nous perdrons. Je vous exhorte donc à l’unité et au rassemblement derrière le candidat que nous allons désigner ».
Depuis, les agitateurs, avec à leur tête, Mme Konté Fatoumata Doumbia, ancienne maire de la commune I et Dramane Dembélé, ancien ministre, distillent par presse interposée que la majorité des sections exigent que le parti aligne son propre candidat dans le starting bloc de 2018. L’ex édile est allé jusqu’à déclarer que « Dioncounda ou pas, l’ADEMA aura son candidat ». Voilà que le débat n’est même pas terminé que cette bonne dame tranche de façon catégorique.
Peu prolixe, l’ex candidat malheureux des Abeilles à la présidentielle de 2013, lui, mène une campagne de proximité auprès des sections pour charger IBK, son bienfaiteur, qui a bien voulu faire de lui ministre, malgré ses handicaps insurmontables.
Ce duo a en commun : des dossiers susceptibles d’être transmis au pôle économique. En effet, on reproche à l’ex maire, dans un rapport de contrôle de l’inspection du ministère de l’Administration territoriale, d’avoir utilisé des espaces verts et endroits publics. S’y ajoutent des griefs se rapportant à la gouvernance. Quant à Dramane Dembélé, le désormais pourfendeur du régime, son dossier est très corsé (nous y reviendrons spécialement).
Ces deux membres du comité exécutif crient plus fort que les autres pour que « le moment venu », ils tentent de se défendre en disant « qu’on nous en veut parce que nous avons demandé au parti de désigner un candidat contre IBK ». Cette tactique est bien connue et ne peut prospérer.
Très engagés, Mme Konté et Dra ont reçu le soutien du grand activiste Mamoutou Thiam, un ancien de l’UNEM, sauvé in extremis par SBM dans une sale affaire (nous y reviendrons également). Voilà les têtes de pont du groupe des agitateurs qui continuent de vendre naïvement leurs illusions, en colportant çà et là qu’ils détiennent les deux tiers du comité exécutif du parti, soit la majorité absolue, pour aligner un candidat interne.
Voilà des gens qui ne paient même pas leurs cotisations, qui ne savent même pas comment vit le parti et qui entendent le conduire à Canossa. Aujourd’hui, l’ADEMA n’a ni un candidat disponible (Dioncounda n’en est pas un) ni de trésor de guerre pour sillonner le pays, encore moins gagner une présidentielle avec un candidat interne, qui serait à coup sûr abandonné par des pans entiers du parti.
La réalité, c’est que les Abeilles sont criblées de dettes, à moins que le président Alpha Oumar Konaré (cet ancien militant du PASJ), qui les a abandonnées, ne veuille les venir au secours.
A suivre
Chahana Takiou