À moins deux mois du 1er tour de l’élection présidentielle, le camp de majorité tâtonne encore et met en place un regroupement de plus: «Ensemble Pour le Mali». Lors de la de signature de la convention, des banderoles sont affichées partout. Une cérémonie transformée en une conférence de presse avec cinq questions dont les réponses restent évasives. Dans cette posture, IBK aura du pain sur la place.
Hier, mardi 5 juin, tôt le matin, à la Maison de la presse, sur place, les premiers arrivés ont remarqué cette annonce : «Une cérémonie de signature de la plateforme d’alliance ENSEMBLE POUR LE MALI».
À la surprise générale, cette banderole en bâche est vite retirée et le Maître des cérémonies, Sambi Touré, qui annonce aux participants que la conférence de presse va commencer.
Le présidium est composé de Boukary Téréta, Mamadou dit Blaise Sangaré du parti CDS ; d’Assarid Ag Ambarkawane, le Secrétaire Politique de l’ADEMA ; de l’Honorable Moussa Timbiné, Président du mouvement des Jeunes de la majorité présidentielle et Madame Diawara Ladji Touré, Présidente du mouvement des femmes de la majorité présidentielle.
Ainsi, durant plus de trente minutes, le Docteur Boukary Téréta a avancé des arguments pour tenter de convaincre les esprits les plus sceptiques. Plusieurs sujets ont été abordés. Ils ont parlé également de la marche de l’opposition réprimée dans le sang par la police le samedi dernier. Ce que certains appellent la prise en otage de la chaine nationale (ORTM), la loi électorale et les élections.
S’agissant de la marche, la plateforme soutient l’autorité dans sa lancée de mettre fin aux cortèges, défilés ou rassemblements sur les artères principales et dans des lieux publics si le maintien d’ordre l’exige.
Pour ENSEMBLE POUR LE MALI, les limites opposées à la liberté de manifestation tiennent essentiellement à un souci de préservation de l’Ordre public. À cet effet, l’autorité publique peut, après sommation, intervenir pour disperser la foule et interdire toute manifestation qui dégénère.
Cette manifestation a-t-elle dégénéré ? Certainement pas.
S’agissant de la libération de l’ORTM, pour ENSEMBLE POUR LE MALI, IBK en tant que Président de la République est le Garant de la Constitution qui incarne l’Unité nationale. C’est pourquoi l’ORTM, en tant que média public, est naturellement appelé à couvrir les activités du Président de la République comme cela se passe partout au plan universel. Cela a été avant IBK et cela sera ainsi après IBK.
Des audiences accordées aux communautés fortement médiatisées relèvent, selon les conférenciers, des activités du Chef de l’État et non de faire sa promotion. Le crédit qu’on peut faire aux déclarations de cette plateforme concerne les élections. Notamment, l’audit du fichier électoral, le remplacement de la carte NINA par une carte d’électeurs biométrique dont le premier arrivage a été réceptionné par le Ministère en charge de l’organisation des élections et les deux assesseurs sur les quatre du Bureau de vote dont un pour la majorité présidentielle et un pour l’opposition.
À ce niveau, il y a une incohérence par rapport aux élections municipales et législatives où majorité et opposition forment dans certaines circonscriptions électorales une liste commune.
Cette cérémonie de signature transformée en conférence de presse n’a été qu’un bon débarras des journalistes de la part des organisateurs. Car, ils n’ont daigné répondre que cinq questions sur plus d’une dizaine posées. Et cela, de manière évasive.
Dans cette posture, IBK aura du pain sur la place.
Mahamadou YATTARA : LE COMBAT