Le Changement. C’est le son qui retenti aujourd’hui dans les oreilles à Sikasso, troisième région du Mali, première circonscription électorale du Mali. Le Changement désiré, d’après les habitants du Kénédougou, n’est nullement parce que l’actuel président de la République, Ibrahima Boubacar Kéita, n’est pas un patriote. Mais parce qu’il s’est vu dépasser par les évènements après sa prise de fonction en 2013. « Il a fermé les yeux ou cautionner les détournements des fonds de l’argent public par ses proches, entouré d’opportunistes, d’affairistes. La vie chère, l’insécurité galopante au Nord et au Centre du Mali, sont entre autres déceptions égrenées par les Sikassois pour justifier leur soif du changement ». Changement oui. Mais quel genre de président préfèrent les Sikassois pour tourner la sombre page du régime d’IBK ? Les Sikassois se prononcent.
Un homme intègre, rigoureux quelque soit son âge
Ils sont nombreux à Sikasso à souhaiter un homme intègre, rigoureux quelque soit son âge à la tête du pays. «Je veux le changement du régime IBK. Mais je veux un homme intègre, rigoureux à la tête du Mali. Il y a trop de laisser aller dans ce pays, on se permet beaucoup de choses, on détourne, on ne dit rien. Les populations sont pauvres et leurs sangs sont sucer par les voleurs de la République. Tant que l’administration malienne n’est pas assainie de la corruption, du vol, des dessous de tables pour faire passer tel ou tel dossier, pour faire recruter la nièce, la sœur, le fils, les parents même s’ils ne méritent pas le poste, on n’a pas fini avec les problèmes. La situation d’insécurité, de crise que nous vivons, va continuer. Il nous faut un homme de poigne, de fer pour mettre fin au laisser aller, au non respect des textes. Les maliens doivent se réveiller pour voir parmi les candidats, celui qui est apte à remplir ces deux points (l’intégrité et la rigueur) pour redresser le Mali. Tant que les citoyens ne prendront pas conscience que c’est eux qui peuvent changer les choses, tant qu’ils ne cesseront de courir, de prendre les 2000, 5000 FCFA des partis pour monnayer leur voie, nous resterons longtemps dans cette merdre », a fait savoir Youssouf Togola, vendeur d’essence en bouteille.
Salif Siby, ami de Togola, s’appui sur le cas de l’actuel Maire de la Commune Urbaine de Sikasso, Kalfa Sanogo, pour que les maliens choisissent un homme intègre et rigoureux. «Regarder la ville de Sikasso aujourd’hui. L’actuel Maire a été choisi par les populations de Sikasso par son intégrité, sa rigueur. Et quand il est venu à la tête de la Mairie, il est entrain de prouver aux populations de Sikasso qu’elles ne sont pas trompées de choix. Kalfa Sanogo a rétabli les salaires de la Mairie, payés les arriérés d’eau, d’électricité de la Mairie. C’est parce qu’il est intègre que les financements sont trouvé auprès des partenaires pour aider Sikasso. Il est entrain de construire des écoles, clôturé des cimetières. Si un homme intègre vient à la tête du pays, je suis sûr qu’il fera comme Kalfa est entrain de le faire à Sikasso, car tous les citoyens seront égaux devant la loi. Dans ce cas, il y aura peu de corruption, de détourner des milliards de Fcfa du contribuable malien», a souligné Youssouf Mallé.
La jeunesse sollicitée aussi
«Je suis enseignant de mon Etat à Sikasso. Concernant l’élection de 2018, moi je veux le changement à la tête du pays. La majorité de la population est jeune. On veut une nouvelle personne à la tête de la magistrature suprême provenant du côté des jeunes notamment. On est avec les vieux depuis l’Indépendance. Il y a des candidats potables au niveau de la jeunesse qui sont capables de gérer, sauver le pays. Aujourd’hui, le changement est nécessaire. Les populations souffrent de la mauvaise gestion du pays, de l’insécurité au nord et au centre du pays, et un peu vers le Sud. On ne peut plus voyager de Mopti à Gao dans la tranquillité», réagi avec vigueur Dramane Korogao. Comme lui, renchérirent Bréhima Bengaly et Yaya Mallé, habitants à Kénédoudou, «Nous souhaitons vraiment le changement et nous préférons un jeune à la tête du Mali. Les promesses de l’actuel locataire du Mali n’ont été pas tenues concernant la question du Nord pour laquelle il a été choisi en priorité par les maliens. A côté de cette promesse non tenue, il a fallu six mois de grève aux enseignants pour obtenir le nouveau statut des enseignants. En ce moment, les enfants sont sacrifiés sans remord. C’est sous IBK qu’on a vu les docteurs en grève pendant un mois. Pendant ce temps, les gens mourraient et l’Etat n’a pipé mot», ont-ils dit.
Hadama B. Fofana
Le Républicain