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Front social : La manifestation des cheminots paralyse la ville de Bamako

Les Syndicats et Associations des travailleurs de chemin de fer et le gouvernement sont à couteau tiré. En Assemblée générale, le mardi 15 mai 2018, les cheminots ont décidé de mener une opération escargot pour paralyser la circulation de Bamako, le mercredi 16 mai 2018, si leurs arriérés de salaires ne sont pas payés. Ainsi durant toute la matinée d’hier, mercredi 16 mai 2018, la circulation dans le centre ville de Bamako était bloquée à cause de la manifestation des cheminots courroucés. En effet, ils avaient barré la route par les rames du train au niveau de la gare routière de l’Assemblée nationale jusqu’à Korofina. Les cheminots exigent le payement des arriérés de salaire, l’acquisition des outils de travail, bref, l’amélioration de leur condition de vie et de travail.

Le syndicat des travailleurs du rail (Sytrail), l’Association des aiguilleurs, l’association des conducteurs de train, l’association des commis de gare et  l’association des cheminotes du Mali sont tous courroucés par le non paiement de leur salaire depuis 4 mois. Et pour se faire entendre, ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure. « L’objectif de notre mouvement est d’avoir les 4 mois d’arriérés de salaire, l’acquisition des outils de travail, les machines et pièces de rechange pour pouvoir rendre la locomotive fonctionnelle. On a envoyé des correspondances au niveau de la primature et au niveau du ministère des transports il y a deux mois de cela et personne n’a daigné nous répondre. Comme on ne nous a pas répondu, on a adressé une lettre au gouvernorat du district de Bamako pour pouvoir organiser une marche de protestation. Mais le gouverneur nous a signifié que compte tenue de l’état d’urgence, la marche ne peut avoir lieu. A cet effet, le comité de gestion composé de Mahamane Tienta du Sytrail (Syndicat des travailleurs du rail), de Bolly Janjan, de Moussa Keïta dit Yao et moi-même Lassana Togola et d’autres personnes avons décidé d’organiser ce mouvement pour se faire entendre », a indiqué Lassana Togola de l’Association des aiguilleurs, joint par Le Républicain, hier, mercredi 16 mai 2018, dans l’après midi sur leur manifestation qui a paralysé la ville de Bamako dans la matinée.  Selon lui, l’objectif de l’assemblée générale des travailleurs du rail tenue le mardi 15 mai 2018 était d’informer les cheminots que le plan A qui est la marche n’aura pas lieu et le plan B sera mis en exécution à savoir faire des barricades. Effectivement, hier matin, ils ont décidé de faire une opération escargot afin de paralyser la capitale. Cette opération a consisté à barrer la route par les rames du train au niveau de la gare routière de l’Assemblée nationale jusqu’à Korofina. Et la circulation était très difficile hier matin dans la ville de Bamako. Pour les Bamakois qui ont eu la malheureuse chance de longer la route de Koulikoro désirant se rendre en ville en passant par le rond point de l’Azalai grand Hôtel de Bamako et ceux quittant Koulouba  étaient tous obligés de rebrousser chemin à cause des rames de train qui ont paralysé la circulation. A travers cette opération escargot qui a scindé la ville de Bamako en deux, les travailleurs de la mairie du district, les commerçants du grand marché résidents en commune I, II et certains quartiers de la commune III étaient tous obligés de rebrousser chemin et de se frayer une voie dans l’immense embouteillage qu’elle a occasionné surtout dans le quartier de Darsalam. Aux dernières nouvelles, selon Lassana Togola de l’Association aiguilleurs, il y a eu une négociation dans la même journée d’hier de 11 heures à 12h 30 entre les cheminots et le secrétaire général du ministère des transports et du désenclavement, en présence de Djibril Naman Keïta, directeur de l’organe transitoire Dakar-Bamako ferroviaire. Et c’est à la suite de cette négociation, dit-il, que les barricades ont été enlevées à 13h 15. « Mais si jamais on n’a pas nos salaires, nous allons recommencer et cette fois-ci, ça sera pire », a précisé Lassana Togola.

Aguibou Sogodogo & Moussa Samba Diallo

Le Républicain

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