La candidate du Rassemblement National, en difficulté pour financer sa campagne, a envoyé une lettre au président de la République pour lui demander d’ouvrir de nouvelles possibilités de financement.
Pour résoudre ses problèmes de financement, Marine Le Pen a choisi d’interpeller ouvertement le président de la République. Dans une lettre, elle alerte Emmanuel Macron sur les difficultés de financement et demande au Parlement « d’ouvrir » de nouvelles possibilités de financement.
« Bon nombre de candidats potentiels à l’élection présidentielle, certains représentants des courants de pensée importants, se retrouvent confrontés à une quasi-impossibilité de trouver des financements » auprès des banques, écrit la candidate à l’Élisée dans un courrier au président de la République daté du 2 septembre, obtenu jeudi après sa publication par l’hebdomadaire Challenges.
« Les possibilités de financement des campagnes électorales se sont singulièrement réduites, ainsi les candidats ne peuvent même plus faire appel aux prêts des citoyens pour financer leur campagne présidentielle », note Marine Le Pen.
Permettre un sain débat démocratique
« La contrepartie était la création d’une banque de la démocratie », idée soutenue par le Haut-commissaire au plan et allié d’Emmanuel Macron, François Bayrou, qui n’a « pas vu le jour, mais les restrictions sont, elles, toujours en vigueur », déplore-t-elle.
En l’occurrence depuis une modification en 2001 de la loi de 1962, un candidat à la présidentielle ne peut pas contracter de prêt auprès d’un particulier, selon la CNCCFP (commission des comptes de campagne). En outre depuis la loi « pour la confiance dans la vie politique » de 2017, il ne peut pas emprunter d’argent à des banques non européennes, ni à des entreprises privées, mais peut emprunter à des partis politiques.
Pour remédier à ces difficultés, Marine Le Pen demande à Emmanuel Macron de « saisir très rapidement le Parlement afin d’ouvrir de nouvelles possibilités de financement pour les campagnes électorales et permettre ainsi un sain débat démocratique ». Le parti de Marine Le Pen, le Rassemblement national, très endetté, a du mal à se financer auprès des banques.
Pour la campagne présidentielle de 2017, il avait notamment eu recours à un prêt russe de 9 millions d’euros contracté en 2014, qu’il est toujours en train de rembourser. Le RN avait aussi emprunté 6 millions d’euros au micro-parti Cotelec de Jean-Marie Le Pen, et 8 millions d’euros à un homme d’affaires très implanté en Afrique, Laurent Foucher. Le parti re-prête ensuite ces sommes à la candidate.
SOURCE: LE PARISIEN