À quelques jours de la fête de Tabaski, les tailleurs font face à une pression intense. Les ateliers de couture sont envahis par des clients pressés de faire coudre leurs tenues. Mais une réalité s’impose. Celle de la coupure d’électricité. De plus en plus, de tailleurs refusent les nouvelles commandes surtout dû aux coupures d’électricité. Cependant, face à ces défis, certains tailleurs adoptent des stratégies pour mieux gérer la situation.
Pour Ousmane Diamountenè, le patron d’un atelier à Medina Coura, Beaucoup de clients attendent les derniers jours pour apporter leurs habits. Résultat : la demande dépasse largement la capacité de création des tailleurs. « On ne peut pas tout faire en si peu de temps, surtout avec les coupures. Il y a trop de commandes. On préfère refuser plutôt que de décevoir », nous confie-t-il.
Face à la pression du temps, la qualité du travail est souvent mise en jeu. Mamoutou Traoré, tailleur à Bolibana : « À trop vouloir satisfaire tout le monde, nous risquons d’offrir un rendu bâclé. C’est notre image qui est en jeu. Si on bâcle les habits, les clients vont se plaindre et ne reviendront plus ».
À cela s’ajoutent les coupures d’électricité qui ralentissent fortement le rythme de travail. « Faute de courant, les machines à coudre restent à l’arrêt, retardant le travail. On perd des heures de travail chaque jour à cause de l’électricité. C’est impossible de respecter les délais comme ça », se plaint Moussa Dembelé, un jeune apprenti couturier.
C’est en ce sens qu’une autre couturière rejoint l’avis du précédent. « On peut rester des heures sans courant. Nos machines ne fonctionnent pas et ça nous fait non seulement perdre un temps précieux, mais aussi de l’argent », explique Aminata, couturière à Banconi.
D’autres estiment qu’exercer ce métier est un vrai stress, qui est souvent la cause pour laquelle les tailleurs refusent les vêtements des clients à l’approche de la fête. C’est le cas pour Aliou Badra Sissoko, un tailleur à Sirakoro Méguétana. « Le stress joue un rôle. Nous dormons peu et travaillons sous pression. Alors, je préfère refuser les habits pour éviter de livrer en retard ou dans de mauvaises conditions », explique-t-il.
Autre réalité : plusieurs tailleurs évoquent aussi la gestion des conflits. « Les clients deviennent agressifs si leurs habits ne sont pas prêts alors qu’ils ne les amènent pas tôt. C’est pourquoi à seulement un mois de la fête, je ne prends plus d’habits. On préfère éviter le scandale dans notre atelier », dit Salif, tailleur installé à Kalaban.
Malgré ces efforts, la pression reste forte. Les tailleurs doivent travailler entre surcharge de travail, coupures de courant et exigences de qualité. Ainsi, ils jonglent avec de nombreux défis à l’approche de la Tabaski. La majorité d’entre eux invitent les clients à plus de compréhension.
Maïmouna Fakaba Sissoko, stagiaire
Source : Ziré