La centrale syndicale est appelée à se prononcer sur ces propositions qui répondent à ses revendications
Après sa grève des 21 et 22 août dernier et plusieurs tentatives infructueuses de s’accorder avec le gouvernement, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a de nouveau déposé un préavis de grève annonçant un arrêt de travail du 29 au 31 octobre prochain. En réaction à ce préavis de grève, le gouvernement a apporté des éléments de réponse aux différents points revendiqués par la centrale.
C’est ainsi que sur la mise en oeuvre effective du procès-verbal de conciliation du 2 octobre 2011, le gouvernement s’engage à éteindre ce document conformément à un chronogramme bien établi. Pour le relèvement significatif du taux de la valeur indiciaire, le gouvernement compte agir sur les indices, les primes et les indemnités pour augmenter le salaire. C’est dans ce cadre qu’au titre de l’exercice 2014, le gouvernement a consenti un effort considérable en procédant au réajustement à l’intérieur de la grille salariale annexée au statut général des fonctionnaires à compter du 1er janvier 2014 avec une incidence financière de 4,05 milliards de Fcfa.
La nouvelle grille est appliquée depuis juin 2014. Les efforts ont porté également sur la révision des primes et indemnités accordées aux fonctionnaires et agents de l’Etat pour une incidence financière évaluée à 10,4 milliards de Fcfa. Les projets de texte sont dans le circuit d’adoption.
S’y ajoutent le rehaussement du taux de la prime de zone et son élargissement à l’ensemble des fonctionnaires et agents de l’Etat exerçant dans les localités concernées pour une incidence financière évaluée à 3,2 milliards de Fcfa, la majoration de 5% de la grille du personnel enseignant du supérieur et des chercheurs à compter du 1er janvier 2014 avec une incidence financière de 300 millions de Fcfa et l’octroi d’une indemnité spéciale au personnel enseignant du supérieur et aux chercheurs à compter du 1er janvier 2014 avec une incidence financière de 1,5 milliard de Fcfa.
L’ensemble de ces efforts consentis aux partenaires sociaux pris en charge ou prévus sur le budget de 2014 se chiffrent à 19,5 milliards de Fcfa.
En raison des contraintes financières et eu égard à nos engagements internationaux, le gouvernement, dans le souci de préserver un climat social serein, propose une augmentation de 10% à partir de janvier 2016. Pour ce qui est de la diminution du taux de l’impôt sur les traitements et salaires, il est fait une réduction qui entrainera un manque à gagner de 3,9 milliards de Fcfa en 2015 et 8,2 milliards de Fcfa en 2016. Ce barème se traduit par une réduction d’environ 5% de l’ITS au secteur privé et 5,3% au secteur public.
Le gouvernement se dit favorable à un relèvement du SMIG de 28.460 à 35.000 Fcfa soit une majoration de 3.623 Fcfa en valeur absolue et 11,55% en valeur relative. Ce relèvement engendrera une incidence financière de 751,337 millions de Fcfa. Il faut rappeler que le SMIG se situe dans les pays de l’UEMOA dans la fourchette de 30.000 à 36.000 Fcfa.
Le gouvernement est d’accord pour augmenter le taux des allocations familiales par enfant de 1500 Fcfa à 3000 Fcfa soit une augmentation de 100%.
La baisse des tarifs d’eau et d’électricité se fera conformément à l’accord signé en juillet 2007. Pour une consommation en 30 jours, la tranche de 0 à 50 kWh a comme prix unitaire 59 Fcfa (taux TVA 0%) ; la tranche de 51 à 100 kWh est cédée à 94 Fcfa (taux TVA 0%). De 101 à 200 kWh et au delà de 200 kWh, le prix unitaire oscille entre 109 et 130 Fcfa. La redevance entretien location est fixée à 176 Fcfa.
Par ailleurs, des activités sont entreprises pour la modernisation de l’administration à travers le Commissariat au développement institutionnel.
Les négociations de la convention des chauffeurs routiers ont commencé en 2004 par la création de la commission mixte paritaire de négociation par le ministre en charge du travail. Les parties concernées par cette convention ont repris les négociations en août dernier.
Pour le gouvernement, les EPA et les EPIC sont des organismes personnalisés jouissant de la personnalité juridique et donc de l’autonomie de gestion financière. La révision à la hausse du salaire de ces structures relève donc de la souveraineté des conseils d’administration.
Aussi, le conseil des ministres de juillet dernier a adopté un projet de loi portant protection du consommateur. La problématique de la baisse des loyers est prise en charge dans un chapitre du projet de décret d’application.
Le gouvernement travaille au sauvetage de l’Usine malienne de produits pharmaceutiques comme l’atteste sa quête d’un repreneur disposant d’un véritable programme industriel et pharmaceutique auquel l’Etat prendrait des parts.
Pour atténuer les effets de la hausse des prix sur le pouvoir d’achat des consommateurs, le gouvernement assainit le marché à travers la mise en oeuvre de mesures de protection du consommateur, la transparence dans les transactions commerciales, l’accentuation du contrôle sur les poids et mesures, la lutte contre la fraude et la concurrence déloyale.
Le gouvernement informe ses partenaires que des actions sont en cours pour sauvegarder l’intégrité de l’espace de l’IER.
La question concernant la régulation du fonctionnement des bureaux de placement en les mettant en conformité avec les textes en vigueur au Mali est prise en compte dans le projet de relecture du code de travail.
La prise en charge de la relecture de tous les contrats miniers est en cours car des financements sont acquis pour la réalisation d’activités qui concourront certainement à la relecture des différents contrats miniers. Le processus de ratification de la convention 122 est engagé et le dossier est dans le circuit d’adoption.
En lieu et place de la participation des travailleurs du secteur privé aux conseils d’administration, le patronat propose plutôt l’institution de comités d’entreprise.
S. DOUMBIA
SOURCE / ESSOR