Syrie, Ukraine, élections américaine et française… Le président russe précise au “Figaro” les positions de son pays sur la scène internationale.
À l’occasion de sa visite en France et de sa rencontre avec Emmanuel Macron, le président russe, Vladimir Poutine, revient longuement dans Le Figaro sur les positions de son pays sur la scène politique internationale. Sur l’Ukraine, Vladimir Poutine suggère ainsi implicitement aux Occidentaux de regarder ailleurs : « C’est un conflit intérieur à l’Ukraine, dit-il. C’est avant tout un conflit entre les Ukrainiens eux-mêmes. »
Il ajoute : « La balle est du côté des autorités de Kiev. » Le président russe demande aux forces ukrainiennes de retirer « leurs armes lourdes loin derrière » la ligne de cessez-le-feu, réclame une « autonomie légale » pour les régions de Louhansk et Donetsk et ordonne la fin du « blocus économique ».
Poutine protège toujours Assad
Concernant la Syrie, Vladimir Poutine souhaite « achever le processus de création de zones de désescalade », à savoir quatre zones déterminées par la Russie, l’Iran et la Turquie, protégées par des postes de surveillance et dans lesquelles aucun combat ne doit avoir lieu. Le président refuse toujours de se prononcer sur l’avenir de Bachar el-Assad : « Je ne me crois pas en mesure de décider de l’avenir politique de l’État syrien, dit-il. C’est une question qui revient au peuple syrien. Personne ne peut s’arroger des droits qui appartiennent à un pays. »
Poutine protège le dictateur syrien contre qui il n’existe, « selon [s]es informations, aucune preuve de l’utilisation d’armes chimiques ». « Nous sommes persuadés qu’il ne l’a pas fait. » Les accusations visant Assad n’auraient ainsi pour « seul but » que de « justifier et maintenir des pressions, y compris militaires, de la communauté internationale contre Bachar el-Assad », ose-t-il, en parfaite contradiction avec les preuves de l’implication du régime dans le massacre à l’arme chimique, lesquelles ont été récoltées par les services de renseignements français.
« Arrêtez d’inventer des menaces imaginaires provenant de la Russie »
Vladimir Poutine appelle à une meilleure coopération : « Nous cherchons tous la sécurité, le calme et la coopération. Arrêtez d’inventer des menaces imaginaires provenant de la Russie. » « Quel est le problème numéro 1 pour la sécurité, aujourd’hui ? interroge-t-il. C’est le terrorisme islamiste. En Europe, ça pète. En Russie, ça pète. En Belgique, ça pète. La guerre au Moyen-Orient, c’est de ça qu’il faut parler. »
Enfin, le président réfute toute immixtion russe dans les élections américaine et française ? « Peut-être que cela (le piratage, NDLR) ne venait pas de Russie, mais que quelqu’un a inséré une clé USB avec le nom d’un citoyen russe », lance-t-il. Et d’expliquer que, si les démocrates ont perdu aux États-Unis, c’est parce que « le vainqueur était plus proche du peuple et a mieux compris les aspirations des électeurs. C’est difficile de le reconnaître. On veut plutôt expliquer et prouver aux autres que la politique suivie par les démocrates était la bonne, mais que quelqu’un de l’extérieur a trompé le peuple américain ».