Depuis le début, nommer l’organisation islamiste contre qui les Etats-Unis, notamment suivis de la France, viennent d’officiellement lancer une offensive en Irak et en Syrie, a été un cauchemar.
D’Etat islamique en Irak et au Levant (et ses acronymes EIIL ou Isis en anglais), le groupe a ensuite annoncé vouloir se faire appeler «Etat islamique», «une référence, écrit le Washington Post, à l’idée selon laquelle le groupe casse les frontières étatiques pour former un nouveau califat».
Une appellation adoptée en masse par les médias, aux Etats-Unis, poursuit le Washington Post, comme ici, en France.
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Depuis quelques jours, nouveau retournement de situation: l’ensemble de la classe politique française met un point d’honneur à employer un autre vocable: «Daesh». Un terme qui n’est pas nouveau en soi, puisque c’est l’acronyme arabe du nom de l’organisation. Comme nous l’expliquions en juin dernier la formule, «Daesh» ou «Da’ech» (là encore, plusieurs orthographes sont possibles) est la version courte de la formule «ad Dawla al Islamiya fi al ‘Iraq wa ash Sham».
Pourquoi alors subitement privilégier ce terme? Et pourquoi des députés, à l’instar de Jacques Myard lors de la discussion ce 15 septembre sur le projet de loi contre le terrorisme, veillent à ce point à corriger leurs semblables qui osent revenir à l’«Etat islamique»?
Tout simplement parce que la confrontation est aussi histoire de mots, et de légitimation par les mots.
Comme le rappelle France 24, «Daesh» a d’abord été employé «par des médias qui sont hostiles [à l’organisation islamiste] dont al-Arabiya et plusieurs autres chaînes d’information iraniennes et libanaises». C’était en avril 2013 et le but était «d’occulter les mots “État” et “Islamique”, pour minimiser l’influence de (…) Lire la suite sur Slate.fr