L’empressement quasi pathologique et ostensible d’Emmanuel Macron à vouloir s’inscrire dans l’Histoire est, par les moyens qu’il emprunte, révélateur d’une forme de modernité, où la consécration médiatique accède au rang de finalité.
Le destin d’une Nation ne peut toutefois se confondre avec une simple ambition individuelle que certains médias, comme hypnotisés, flatteraient et alimenteraient, sauf à contrevenir au principe même de la République: « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
Rappelons qu’on présente généralement l’élection présidentielle comme la « rencontre d’un homme et d’un peuple ». L’idée, bien que prometteuse, ne résiste pourtant pas au constat sans appel d’une abstention qui fausse la représentativité, reflet tant d’un désintérêt croissant pour la « chose publique », que de l’absence d’adhésion quant au concept même de l' »homme providentiel ». L’on assiste, dans cette configuration, au sacre d’un chef de l’Etat à la légitimité démocratique précaire mais qui reste paradoxalement fort des outils que la Ve République et sa Constitution lui procurent.Le parcours de Macron inspire l’idée d’une rencontre entre une ambition absolue et une Constitution, avec un peuple en arrière-plan qu’on agite à intervalles quinquennaux.
Le parcours d’Emmanuel Macron inspire davantage l’idée d’une rencontre entre une ambition absolue, qu’il ne s’agit pas de mésestimer, et une Constitution, celle de 1958, avec un peuple en arrière-plan, presque spectateur qu’on mobilise et qu’on agite à intervalles quinquennaux. Il est un fait que la rédaction de la Constitution, qui consacre la prééminence présidentielle (prééminence renforcée par l’élection au suffrage universel direct du Président depuis 1962), se prête parfaitement à l’ambition individuelle. Elle ne se dresse pas comme un obstacle mais, au contraire, la facilite, voire l’encourage.
Le piège qu’on voudrait nous tendre consiste, on le voit, à revendiquer l’héritage gaulliste, pour ce qu’il…
Source: news