En marge de son premier déplacement de campagne, Emmanuel Macron a écarté l’idée d’un débat avec les autres candidats.
Très occupé par la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron doit également lancer sa campagne, lui qui a annoncé jeudi dernier être candidat à sa réélection. C’est dans ce cadre qu’il a décliné à Poissy (Yvelines), lors d’une “conversation” avec 200 habitants, ses premières propositions, alors qu’il est donné largement en tête des intentions de vote du premier tour, dépassant même la barre des 30% dans certains sondages.
Le chef de l’Etat a également tranché concernant un sujet qui a beaucoup fait parler ces dernières semaines: la tenue d’un débat avec les autres candidats. Malgré la ferme volonté de ses adversaires de le confronter au bilan de son mandat, il n’y en aura pas avant le premier tour. “Je ferai plusieurs formats qui prennent tous les candidats. Mais après, je ne ferai pas de débat avec les autres candidats avant le premier tour”, a-t-il confirmé.
Le président dit s’appuyer sur l’expérience de ses prédécesseurs: “Aucun président en fonction qui se représentait ne l’a fait, je ne vois pas pourquoi je ferais différemment du général De Gaulle, de François Mitterrand, de Jacques Chirac ou de Nicolas Sarkozy”. Autre information, Macron favorisera le débat avec les Français durant sa campagne plutôt que d’enchaîner les meetings.
“Pas équilibré”
Sur France 2 ce mardi matin, le patron des députés de La République en marche, Christophe Castaner, a été questionné sur ce refus: “Onze candidats contre vous avec un temps de parole identique qui vont vous critiquer, alors que vous n’avez que dix minutes pour répondre, ce n’est pas équilibré. Le débat peut aussi se faire avec des Français, les journalistes. C’est ce qu’il a fait à Poissy, ce que ses prédécesseurs ont fait”, a-t-il expliqué.
Gabriel Attal a tenu évidemment le même discours sur France Inter: “Imaginez, dans un débat à douze candidats, avec une égalité de temps de parole. Vous avez un président sortant qui est au milieu et vous imaginez bien que vous aurez des candidats qui vont tous chercher leur moment de confrontation avec le président en l’interpellant. Il n’a pas de problème pour être interpellé, mais encore faut-il qu’il puisse répondre. Dans une émission, il y aura une heure cinquante d’interpellations et dix minutes pour y répondre. Ce ne serait pas un débat, mais un spectacle, une foire d’empoigne”, a-t-il justifié, rappelant que le président “aime le débat et cherche la confrontation d’idées” et que “jamais un président ne s’est autant mis face au débat”.
Reste à savoir comment réagiront les autres candidats. Eric Zemmour est le premier à avoir pris la parole: “C’est une façon de se défiler. Mais le débat fondamental sera celui du second tour entre Macron et moi. Il opposera deux visions de la société”, a-t-il lancé sur BFMTV.