Le ministre de la Défense, François Bausch, a signé à New York un accord pour fournir à la Force des Nations unies au Mali des capacités satellitaires GovSat. De quoi aider les militaires, protéger les coopérants et limiter les réfugiés en Europe.
Le ministre de la Défense passe à l’attaque. En tournée à New York et à Washington, François Bausch a signé un accord pour fournir des capacités satellitaires à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), et il veut que ça se sache.
«Les infrastructures de communication sont un gros problème pour les militaires de la Force des Nations unies… quand elles ne sont pas tout bonnement sabotées», explique le ministre, joint par téléphone depuis Washington. «Avec des moyens satellitaires au lieu de moyens terrestres, ils sont sûrs de pouvoir toujours être en contact et de pouvoir être plus flexibles. C’est très important pour eux!»
Depuis le déploiement de cette force internationale en 2013, 160 soldats et civils sont morts.
Le gouvernement prêt à prendre plus de capacités
«Cette décision s’intègre dans l’utilisation des capacités satellitaires que nous louons à GovSat, à raison de 10 millions par an sur 10 ans. Mais comme nous en offrons aussi en Afghanistan et en Irak à l’Otan, nous arrivons à saturation», explique M. Bausch. «Nous réfléchissons du coup à accroître nos capacités, d’autant que nous voyons de l’intérêt pour la coopération.»
Loin de trouver à redire sur l’initiative lancée par son futur ex-collègue Étienne Schneider – «mais soutenue par tout le gouvernement, j’avais voté ‘oui’» –, le ministre de la Défense dit «vouloir redynamiser les relations avec l’Onu, pour assurer des missions de maintien de la paix, les seules aussi à garantir le multilatéralisme».
Mais le calcul du ministre n’est pas que militaire. «Nous agissons sur une stratégie en ‘3D’, pour diplomatie, développement et défense. En cinq ans, au Mali, nous avons investi 76 millions d’euros dans le développement. Il est impératif d’assurer la sécurité des populations et des coopérations dans nos pays cibles, que ce soit le Mali, le Burkina Faso ou le Niger. Tout le Sahel.»
Enfin, stabiliser cette région, en acceptant par exemple que des militaires luxembourgeois rejoignent l’EU Training Mission, qui forme policiers et militaires maliens, c’est aussi rendre un peu d’espoir aux habitants. «Cette zone n’est plus habitable et ce n’est pas étonnant ensuite de voir des millions de migrants vouloir rejoindre l’Europe.»
Ni les 25 soldats qui rejoindront un bataillon allemand avec le soutien logistique belge ni les cinq équipes de deux militaires en charge de la parabole de GovSat ne seront trop exposés, assure le ministre.
«Mais on ne peut pas laisser la Belgique, l’Allemagne ou la France tout faire dans cette région…»
Source : paperjam.lu