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Pourparlers intermaliens à Alger : Où est le sérieux ?

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Depuis une semaine à Alger, dans le but de parvenir à « un accord global et définitif de paix », les maliens de toutes les parties semblent en mal d’aboutir à un compromis. Certainement que ce blocage n’est pas le fait du hasard. Le retard de la reprise des pourparlers autrefois prévue deux mois après la mise en place du gouvernement a non seulement donné le temps aux groupes rebelles pour mieux s’imposer, mais aussi, a, de par l’amateurisme, occasionné la perte des acquis de l’accord préliminaire. Des divergences, il n’en manque guère ! Voyons pourquoi !

Si les nouvelles autorités du Mali post Transition avait accepté de suivre les accords de Ouagadougou à la lettre, le pays serait dans une situation autre que celle qui sévit. Actuellement à Alger suite à une feuille de route certifiant le non reniement de l’unicité du Mali, les groupes armés et compagnie (sociétés civiles dites, de l’azawad) n’ont tout simplement pas renoncé à cette revendication autonomiste, voire indépendantiste. Voilà un sérieux blocage dont les raisons se situent là où on s’évite d’indiquer. Mais, jusqu’à quand ? Pas cette fois-ci !   Levons donc l’équivoque !

Aller jusqu’à l’indépendance des trois régions du nord du Mali, est le pari vers lequel cette galaxie d’irrédentistes tend depuis le début des hostilités. Et jusque là, les plus déterminés à atteindre ce pari n’y ont renoncé. Les accords de Ouaga de 2013 apparaissaient alors pour l’Etat du Mali, comme une occasion pour vite apaiser les cœurs et imposer pacifiquement un vivre-ensemble dans le pays. Ceci par la présentation et l’adoption des efforts de réconciliation, d’unité,  de sécurité et du  développement économique et social du nord du pays. Puisque ce qui est fait est fait et inutile de vouloir menacer ceux avec qui nous nous sentons condamnés de vivre dans la diversité.

De par la croisée des chemins, il fallait partir à la reconquête des cœurs de tous ceux qui avaient accepté de se reconnaître en maliens à Ouagadougou. Hélas !

Mais depuis, à quoi avons-nous assisté ?
« Deux mois après la mise en place du gouvernement » le régime IBK devrait repartir à Ouaga pour faire continuer le processus. Or,  malgré les appels des uns et des  autres, le régime a préféré se comparer à une bande armée. Il a juste suffi que le MNLA refuse de se faire cantonner pour voir Bamako s’emporter. Alors, l’Etat du Mali ne pouvait-il pas avancer en tenant la communauté internationale en témoin ? L’Etat devrait-il (une République vieille de cinquante ans avec une démocratie pluraliste, vieille de plus de  20 ans) se comparer à ces égarés sans foi ni loi ?  Si c’est le cas, il y a de quoi craindre l’avenir.

Sinon, le retour à Ouaga était beaucoup plus prometteur. Car sur place, les groupes qui avaient reconnu l’intégrité du territoire étaient conscients de certaines évidences : le Mali bénéficiait largement d’un soutien international sans précédent et il était inadmissible de voir ce soutien se détériorer en si peu de temps. L’armée malienne également revenait d’une humiliation lors des événements de mars 2012. Il fallait donc pour ces indépendantistes, revoir la copie. A cette époque, les indépendantistes avaient vu le moment comme non propice pour aller jusqu’à l’indépendance. Ils nuançaient ainsi l’indépendance par l’autodétermination. Et lors de leur première rencontre avec le chef de l’Etat, ils avaient à Bamako, la capitale, par la voix d’un leur, affirmé être prêt pour la reconstruction d’un « Grand Mali », mais sur la vérité. Il fallait les écouter en repartant à Ouagadougou d’où ils venaient participer à la prise de contact avec le chef de l’Etat IBK, tout nouvellement élu. Il faut dire qu’il y a eu un véritable manque de courage et de confiance. Nul ne prend les propos de l’autre comme sérieux. Chacun veut rester attelé sur ses conditions sans vouloir faire des concessions pour un compromis. Voilà un Etat qui se compare à un groupe de bandits armés en répondant à ses actes et propos. En effet, les rebelles eux, se réjouissaient à ridiculiser tout un Etat. Le Mali y a persisté jusqu’à venir solliciter un cessez-le-feu en mai dernier. Quel gâchis !

Que dire de l’amateurisme par lequel  Moussa Joseph Mara s’est permis d’aller déclencher des hostilités à Kidal ? Cette perte de Kidal a permis d’accentuer la fougue et la détermination des groupes armés. Pis, ils se multiplient tous les jours et arrivent à s’imposer pour participer au processus d’Alger. Pourtant, à Ouaga, seuls les signataires de l’accord préliminaire ne pouvaient y être admis. Il ne pouvait donc y avoir ni raison ou occasion pour renier « l’unité nationale, la forme laïque et républicaine du Mali. » La communauté internationale qui dirige le comité de suivi est témoin et ne laisserait personne dire la chose et son contraire sur place, si le délai aussi était respecté dans le temps.

Cependant, en paraissant stupéfait l’analyste malien, Adam Thiam du « Républicain » s’interrogeait à savoir : « Si c’est de la surenchère, on peut se demander pourquoi la communauté internationale cosignataire  de l’accord intérimaire laisse remettre en cause à Alger ce qui était acquis à Ouaga. »

Effectivement, les dernières déclarations autonomistes des responsables de la société civile dite de l’azawad et de certains impénitents de groupes armés ne signifient autre qu’une surenchère occasionnée par la position de faiblesse du Mali, dont les seuls responsables demeurent ceux-là qui ont  déclaré la guerre à Kidal. Cette surenchère signifie également le reniement à Alger de ce qui était déjà acquis à Ouaga. Alors, peut-on forcer un signataire à reconnaître à Alger ce qu’il à reconnu à Ouaga ? S’agit-il ici de mêmes témoins et du médiateur ? Cette phrase de M. Thiam met à nue le plus important. Car, elle nous amène à nous demander pourquoi la communauté internationale ne ramène pas les groupes armés et acolytes à la raison. La réponse est simple : La communauté internationale n’a jamais réitéré son soutien à cette médiation auto-imposée par les Algériens eux-mêmes. Les raisons sont aussi simples : Paris, depuis le début du processus par la guerre, n’a point vu l’Algérie sur le terrain. Et sachant que l’Algérie est contre sa présence militaire au sahel, la partie française préfère régler la crise avec ses amis de la première heure. Ses amis dont la CEDEAO en première ligne, suivie de l’union africaine, de l’ONU et du Maroc. Il faut noter que contrairement à l’Algérie et la Mauritanie,  l’armée marocaine a  bien participé à l’opération serval. C’est l’un des non-dits de l’opération débutée en janvier 2013 par la France suivie des Africains. Et par ailleurs, comme c’est Bamako qui a choisi Alger, le rôle lui reviendra de « faire accepter ce qui est acquis à Ouaga jusqu’à Alger ».

Finalement, du fait que les autorités du Mali, en dehors de toute autre volonté internationale, ont choisi et tiennent encore mordicus, à « faire respecter ce qui était acquis à Ouaga à Alger », il faut dire qu’elles savent anticiper. Le pessimisme n’étant pas la voie du salut, espérons que ça  aille !

IMT

SOURCE: La Révélation 

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