Hier, mercredi 13 mars 2019, les responsables du syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) de l’hôpital du Mali étaient face à la presse dans la salle de réunion dudit hôpital pour parler de leur préavis de grève déposé sur la table du Directeur Général de l’hôpital du Mali depuis le 26 février 2019. Dans ce préavis de grève, le syndicat déplore le retard de 20 mois enregistré dans le paiement des émoluments des médecins bi-appartenant. Vu l’absence de solution à ce problème par la direction, le SYMEMA de l’hôpital du Mali décide de l’arrêt de travail de ces militants et sympathisants les 14 et 15 mars 2019. En absence de satisfaction, le syndicat précise que cette grève de 48 heures sera suivie d’une grève de 72 heures du 25 au 27 mars 2019 et ensuite une grève illimitée à partir du 03 avril 2019.
Ce point de presse était principalement animé par le secrétaire général du syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) de l’hôpital du Mali, Dr DAMA Mahamadou, en présence de Dr Souleymane Sidibé, secrétaire à l’organisation du Symema de l’hôpital du Mali, Mody Camara, secrétaire à l’information du Symema de l’hôpital du Mali, Pr Moussa Abdoulaye Ouattara, porte-parole du collectif des bi-appartenant de l’hôpital du Mali. « Suite à la saisie du syndicat des médecins du Mali par le collectif des bi-appartenant de l’hôpital du Mali pour le retard enregistré dans le payement des émoluments et vu l’absence de solution à ce problème par la direction, le SYMEMA de l’hôpital du Mali décide de l’arrêt de travail de ces militants et sympathisants les 14 et 15 mars 2019, en absence de satisfaction, elle sera suivie d’une grève de 72heures du 25 au 27 mars 2019 et ensuite une grève illimitée à partir du 03 avril 2019 », c’est en substance ce qui ressort du préavis de grève du syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) de l’hôpital du Mali adressé à la direction générale de l’Hôpital du Mali le 26 février 2019. Ampliation de ce préavis de grève a été faite au Bureau national du SYMEMA, au Ministère de la santé et l’hygiène publique et au Ministère du Travail et de la Fonction Publique chargé des Relations avec les Institutions. Répondant aux questions des journalistes, le conférencier a fait savoir que cette grève est décrétée parce qu’il y a le retard de paiement des émoluments des médecins bi-appartenant. Selon lui, les bi-appartenant travaillent au compte du ministère de l’enseignement supérieur et qui font des prestations de soins dans les structures dites centre hospitalier universitaire. « Pour ces soins, ces médecins reçoivent des indemnités qu’on appelle émolument. Depuis près de 2 ans, 20 mois au total, il y a des médecins bi-appartenant à l’hôpital du Mali qui ne sont pas payés », a-t-il déploré. Avant de signaler que d’autres médecins bi-appartenant sont à 8 mois d’émolument qui ne sont pas payés. « Nous avons utilisé pratiquement tous les recours possibles, nous avons approché l’administration de l’hôpital. Nous avons adressé des lettres individuelles au budget pour essayer de résoudre à l’amiable cette situation », a-t-il dit. Mais vu que la situation s’empire du jour au jour, dit-il, le syndicat a décidé d’aller en grève les 14 et 15 mars 2019. « Si vous voyez qu’on décide d’aller en grève parce qu’il y a des problèmes très sérieux», a-t-il martelé. Selon le secrétaire général du Symema de l’hôpital du Mali, Dr Mahamadou Dama, les médecins bi-appartenant de l’hôpital du Mali sont au nombre de 28. A l’en croire, l’incidence financière de leur revendication s’élève à 130 millions de FCFA. Par ailleurs, il dira que les médecins bi-appartenant de l’hôpital de Kati (Koulikoro), de l’hôpital Gabriel Touré et de l’hôpital du Point G de Bamako sont également dans la même situation. Mais, selon lui, la situation des médecins bi-appartenant de l’hôpital du Mali est la plus grave. Par ailleurs, le secrétaire général a souligné que les médecins travaillent souvent sans protection adéquate. Pour sa part, le porte-parole du collectif des bi-appartenant de l’hôpital du Mali, Pr Moussa Abdoulaye Ouattara abonde également dans le même sens tout en disant que les prestations des médecins bi-appartenant à l’hôpital du Mali ne sont pas payées. Selon lui, ces émoluments sont les droits des médecins bi-appartenant. « D’après l’explication qu’on nous a donnée, le budget alloué à l’hôpital pour couvrir cette rubrique est trop insuffisant. Par exemple, aujourd’hui, pour couvrir le paiement régulier des émoluments, l’hôpital a besoin de plus 100 millions de FCFA vu le nombre de bi-appartenant », a-t-il dit. Mais contre toute attente, il a fait savoir que l’hôpital se retrouve avec un budget de moins d’une trentaine de millions de FCFA. Par contre, il dira que l’hôpital du Point G, l’hôpital Gabriel Touré ont un budget de 400 à 500 millions de FCFA pour la même rubrique. « Face à cette situation, on ne comprend pas que l’hôpital du Mali, étant considéré comme un grand hôpital où des bonnes prestations sont données tous les jours se retrouve dans cette situation. Nous parlons d’injustice », a déclaré le Pr Ouattara. Enfin, les conférenciers ont souhaité à ce que les bi-appartenant soient mis dans leurs droits.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain