La Banque mondiale est l’un des partenaires techniques et financiers privilégiés de notre pays. La revue annuelle entre l’institution et le Mali, tenue la semaine dernière, a permis de relever qu’actuellement, le portefeuille actif de l’institution comprend 20 opérations pour un montant total de 862 millions de dollars américains (soit, quelque 431 milliards de FCFA sur la base de un dollar = 500 FCFA). Malheureusement, ce montant colossal est décaissé seulement à 41%.
Le retour à l’ordre constitutionnel avec l’élection d’un nouveau président de la République et la mise en place d’un nouveau gouvernement ainsi que l’élaboration d’un nouveau cadre stratégique dégagent un contexte favorable à la relance économique du pays. S’y ajoute, une croissance du PIB appréciable de l’ordre de 5 % en 2013.
Aussi, le flux important d’aide extérieure résultant des annonces de Bruxelles, nécessité de revoir les dispositifs de mise en œuvre des projets pour pouvoir les absorber. C’est dans un tel contexte favorable que s’est tenue la revue 2013 entre la Banque mondiale et le Mali qui a permis de dégager les forces et les faiblesses des financements accordés à notre pays.
Seuls cinq projets notés satisfaisants
Il ressort que le portefeuille actif comprend actuellement 20 opérations pour un montant total d’engagements de 862.000.000 de dollars EU. Les programmes et projets nationaux sont au nombre de 15, pour un montant total de 746.100.000 $ EU représentant un appui budgétaire de 50 millions de dollars EU ; 9 projets et programmes IDA ; 1 projet GEF (Fonds Global pour l’Environnement) 4 projets financés par divers PTF (Fonds fiduciaires). Sur les 20 opérations du portefeuille, cinq couvrent au moins trois pays (dont le Mali) et sont classés dans la catégorie » projets régionaux « . Les 20 opérations couvrent les secteurs du développement rural (30%) du transport (19%) du développement humain (18%) des réformes institutionnelles et de la décentralisation (18%) et de l’énergie et l’eau (15%).
Sur un engagement de 862.000.000 de dollars EU, le niveau des décaissements est de 351 millions de dollars EU, soit un taux de décaissement global 41 % du portefeuille.
Les progrès réalisés sur le niveau des décaissements ne sont pas visibles en raison du rajeunissement du portefeuille. En effet, les conditions de base ne sont pas toujours réunies pour un démarrage rapide de la mise en œuvre (recrutement de l’équipe de coordination, arrangements institutionnels et application des manuels d’exécution et de procédures). Les décaissements sont aussi ralentis par les délais de passation des marchés et d’exécution des contrats.
En ce qui concerne les performances, cinq projets sont notés satisfaisants pour l’atteinte des objectifs, six jugés modérément satisfaisants et trois projets préoccupants (PAPAM, PASE et PAT) dont deux viennent d’être restructurés.
Objectifs pour 2014
Après ces constats, les objectifs pour 2014 sont : améliorer la qualité du portefeuille en maintenant un niveau satisfaisant pour l’ensemble des projets, faire passer les six projets de modérément satisfaisants à satisfaisants, éviter les projets préoccupants et améliorer le ratio de décaissement pour au moins atteindre l’objectif de la région Afrique qui est de 25%.
Pour cela, les défis à relever passent par l’atteinte de la cible régionale en matière de décaissements avec l’élaboration des prévisions de décaissements réalistes pour chaque projet ; l’élimination des goulots d’étranglement liés à l’exécution des projets ; le suivi mensuel des dossiers de passation des marchés et de l’exécution des contrats en cours et remontée de toute situation anormale ; l’anticipation sur les conditions de mise en vigueur des accords de financements.
Il s’agira aussi de rendre effectif le suivi sectoriel et le pilotage des projets et programmes placés par les ministères de tutelle (tableaux de bord pour un suivi rigoureux des objectifs) et rendre les acteurs responsables de leur performance.
Aussi, de prendre en charge le suivi de la performance des unités de projets et programmes de la Banque mondiale et des agences d’exécution au Mali et veiller à l’atteinte des résultats fixés.
Youssouf CAMARA
Source: L’Indépendant