Sur le plan politique, cette année nouvelle semble confirmer la montée en puissance d’une formation politique. En l’occurrence celle du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. En effet, l’Alliance pour la Solidarité au Mali / Convergence des Forces patriotiques (ASMA / CFP) a désormais le vent en poupe. Son congrès, tenu les 29 et 30 décembre 2018, en est la parfaite illustration.
On assiste à une reconfiguration de plus en plus accélérée de l’échiquier politique malien. En effet, l’ASMA – CFP, le parti du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, s’implante fortement, au détriment de plusieurs formations plus ancrées, notamment du RPM, le parti dont est issu le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Cette expansion spectaculaire du parti du PM suscite de vifs remous et plein d’interrogations au sein du camp présidentiel et de l’opinion publique.
Montée en puissance de l’ASMA
Ainsi, depuis l’élection présidentielle, l’ASMA a pris une autre dimension. De petit parti « marginal », il est devenu celui qui reçoit aujourd’hui le plus grand nombre des transfuges politiques. Ces « transhumants » viennent d’un peu partout, y compris des rangs du RPM, qui est en passe de devenir le plus grand vivier de renouvellement du parti du Premier ministre SBM. Cette stratégie répond à un calcul bien précis de la part de Soumeylou B. Maïga, car les transfuges politiques, bien implantés localement la plupart du temps, seront un atout précieux pour l’ASMA lors de l’élaboration des alliances pour les futures échéances électorales, L’ASMA est en passe de devenir le parti-locomotive de la majorité.
De 4 députés, elle est aujourd’hui à 21, devenant ainsi la troisième force au Parlement en modifiant l’architecture au sein de l’Hémicycle. D’une dizaine de conseillers au départ, elle en compte désormais plus de 300 et se renforce encore sur le terrain avec la multiplication de sections et autres sous sections. Mais cette soudaine popularité de l’ASMA ne va pas sans anicroches.
L’ASMA après le RPM?
Au cours d’une sortie remarquée en décembre dernier, Dr Bocari Tréta, président du parti présidentiel, le RPM, n’a pas mâché ses mots. « Celles et ceux qui, profitant de leur position dans l’appareil politique qui développe leurs capacités d’attrait, appellent nos cadres, les perturbent, leur font des propositions tentant à les dévier de leur chemin, nous sommes convaincus qu’ils constituent des phénomènes passagers. Le RPM vivra, le RPM vivra, le RPM survivra à ces pratiques malsaines… », a-t-il déclaré. Certains soupçonnent le Premier ministre d’avoir un agenda caché et de préparer déjà l’après IBK en plaçant ses hommes dans toutes les sphères de l’Etat. Par ailleurs, le PM serait dans la posture de réunir autour de lui l’ADEMA / PASJ, l’URD, le RPM et l’UDD. Y parviendrat-il ? Et quel seront son poids et ses responsabilités dans la gouvernance d’IBK en 2023 ?