Comme sous IBK, Choguel K. Maiga, à force de s’accrocher à la tenue des Assises nationales sur la refondation, la mise en place de l’Autorité unique de gestion des élections, n’est-t-il pas en train de commettre les mêmes erreurs que sous le régime précédent. Avec un schéma d’ « exclusion » qu’il entreprend, peut-il baliser le chemin de la refondation du Mali ? La porte d’une crise politique aux équations inconnues va-t-elle s’ouvrir ?
Le Mali sera-t-il plongé dans une nouvelle crise politique après la tenue des Assises de la refondation que le Premier ministre, Choguel K. Maiga entend organiser avec ou sans les grandes formations politiques ? Voilà la grande interrogation des observateurs de la scène politique. Leur inquiétude est d’autant plus grande que la plateforme des partis politiques pour une transition réussie, au cours de leur rencontre, tenue mercredi 30 septembre 2021, au Mémorial Modibo Keita, a soulevé la question. Pour eux, ne pas organiser l’élection présidentielle à la date prévue est synonyme de violation de la Charte. Pour Bocari Tréta et les 70 partis politiques et associations si les élections ne sont pas organisées dans le délai, l’Etat sera tenu responsable de ce qui pourrait arriver.
Pendant ce temps, le Premier ministre à travers le ministère de la Refondation de l’Etat contre vent et marée vient de terminer avec la table-ronde sur la création d’un organe unique de gestion des élections et la validation d’un avant-projet du calendrier des « Assises nationales de la refondation ». Comme annoncée la table ronde a été boycottée par de nombreux partis politiques, qui exigent le respect du délai de la transition, c’est-à-dire l’organisation de l’élection présidentielle le 27 février 2022.
Selon la programmation, les Assises vont débuter en octobre et c’est sûr que la plateforme de partis politiques brillera par son absence. Il faut dire que cela n’est pas de nature à faire avancer les choses dans le sens souhaité : la retrouvaille des Maliens. Le Premier ministre qui est parvenu à diaboliser les partis politiques qu’il appelle « ancienne majorité présidentielle », auprès du chef de l’Etat, a pu emballer Assimi en le faisant croire que même avec le boycott de ceux qui ne veulent pas les Assises, qu’ils pourront se tirer d’affaire. Grosse erreur. Dans sa stratégie de minimiser les partis politiques avec des expressions, « ancienne majorité présidentielle », « les forces du changement », le Premier ministre au lieu d’être la solution, prouve à suffisance qu’il est loin et même très loin d’être cette personnalité qui peut rassembler les Maliens.
A l’allure où le président du parti MPR conduit sa voiture sans frein, tout porte à croire que le chemin de la refondation du Mali n’est pas pour demain. Les jours à venir seront décisifs en ce sens que ceux-là qu’il qualifie de plaisantins risquent d’exiger son départ de la Primature.
De par son schéma Choguel, pense se défaire des anciennes têtes politiques oubliant que lui-même est comptable des dérives de l’ancien régime. Est-t-il possible d’emprunter le chemin de la refondation d’un pays avec une politique d’exclusion des acteurs et animateurs de la vie politique ?
Mohamed Keita
Source : Arc en Ciel