La décision d’Aliou Boubacar Diallo, candidat de l’ADP-MALIBA, arrivé troisième à l’élection du Président de la République, de saisir la main tendue du président Ibrahim Boubacar Kéïta, perçue par des partisans comme une décision sage n’est que de la poudre aux yeux. Analyse !
Dans un message poste sur les réseaux sociaux à l’occasion du 22 septembre, fête d’indépendance du Mali, le candidat de l’ADP/Maliba appelle au dialogue et au sens de la responsabilité du président réélu et de Soumaïla Cissé. « Pour préserver l’essentiel, rien n’est de trop », dit-il. Aliou Boubacar Diallo est convaincu que le dialogue est l’une des vertus du pays et se dit prêt à saisir la main tendue du président IBK par réalisme politique. « J’ai suivi avec grand intérêt l’adresse à la nation du président de la République Ibrahim Boubacar Keita. J’ai noté sa volonté affichée de faire en sorte que l’ensemble des fils et des filles du Mali se retrouvent pour préserver l’essentiel. Pour moi, il est temps, malgré toute l’amertume que peuvent avoir certains de nos compatriotes, de mettre cette élection derrière nous et d’envisager avec réalisme, détermination et sérieux notre avenir commun. Le Mali que nous chérissons tant reste extrêmement fragile. Les chantiers sont nombreux : mise en œuvre de l’accord de paix, réformes politiques et institutionnelles, réforme du système électoral, développement économique et socio-sanitaire… ». Ce passage du message du troisième homme de la présidentielle du 29 juillet 2018, après un long silence, intervient dans un contexte politique de tension avec le bras de fer entre le président IBK et son challenger Soumaïla Cissé qui se dit «le président élu par le peuple». Cette attitude du parrain de l’ADP Maliba, non moins homme d’affaires est qualifiée par certains analystes comme le signe d’une certaine maturité d’un homme épris. Mais il en est rien. Après avoir largement étalé sur la place publique l’ingratitude de son ancien nouveau allié IBK, Aliou Boubacar Diallo se discrédite et se dévoile son vrai visage. Il fait la volte-face pour sauvegarder ses intérêts politiques et personnels. Désespéré et angoissé après avoir traité le président de tous les maux d’Israël, ABD avale ses propos et se met à plat ventre pour obtenir des strapontins. A travers des combines politiciennes, il veut avoir la fonction du chef de file de l’opposition sur un plateau d’argent.
Et dire que c’est ce même ABD qui disait récemment à Soumaïla Cissé de boycotter le second tour afin de mettre IBK en difficulté. Soit il a trahi le patron de l’URD en affrontant le président sortant, soit Cheick Modibo Diarra allait jouer à la carte de Mamadou Batrou Diaby en 1997. En vétéran politique, Soumaïla Cissé a réuni ses militants pour annoncer sa participation au second tour avec IBK car il n’a eu aucune garantie avec ABD qu’il ne va pas lui trahir.
ABD a renié sa signature en refusant de donner de consigne de vote pour Soumaïla Cissé. Ayant peur de représailles du président qu’il l’a savonné de tous les maux, le Peul recule pour faire yeux doux au régime, histoire de se mettre à l’abri. L’homme d’affaires ne dira pas au peuple malien les raisons de son départ de la majorité présidentielle au sein de laquelle il ramène ses militants comme des moutons. Ça, c’est autre histoire.
Yama Singaré
Koulikoro.info