Environ 113 millions de personnes vivant dans 53 pays ont connu une situation d’insécurité alimentaire aigüe en 2018, en baisse par rapport aux 124 millions en 2017, selon un rapport présenté conjointement mardi par l’Union européenne, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM).
Le nombre de personnes en situation de crise alimentaire à travers le monde reste largement supérieur à 100 millions pour la troisième année consécutive, et le nombre de pays concernés a augmenté.
Le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, a estimé que malgré une légère baisse du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aigüe en 2018 – la faim dans sa forme la plus extrême – le chiffre annoncé reste beaucoup trop élevé.
« Nous devons agir dans le cadre d’une approche globale articulée autour d’un axe humanitaire-développement-paix pour renforcer la résilience des populations touchées et vulnérables. Pour sauver des vies, nous devons également préserver leurs moyens d’existence », a-t-il ajouté.
Le Rapport mondial est réalisé chaque année par le Réseau mondial contre les crises alimentaires, un groupe d’agences internationales actives dans l’aide humanitaire et l’aide au développement.
Cette année, le rapport a été présenté lors de l’événement de haut niveau intitulé « L’alimentation et l’agriculture en temps de crises » qui se tient à Bruxelles les 2 et 3 avril. Il examinera la mise en œuvre de méthodes et de solutions novatrices pour prévenir et gérer les crises alimentaires, ainsi que celle d’une feuille de route afin de construire une action conjointe dans les années à venir.
Près des deux tiers des personnes touchées par l’insécurité alimentaire aigüe vivent dans huit pays
Près des deux tiers des personnes touchées par l’insécurité alimentaire aigüe vivent dans les huit pays suivants : l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, l’Ethiopie, le Nigéria, le Soudan du Sud, la Syrie et le Yémen.
Le rapport note également que 29 millions de personnes supplémentaires souffrent d’insécurité alimentaire aigüe en 2018, en raison du climat et des catastrophes naturelles. Par ailleurs, 13 pays, dont la Corée du Nord et le Venezuela, n’ont pas été intégrés dans l’analyse faute de manque de données.
« Pour véritablement éliminer la faim, nous devons nous attaquer aux racines sous-jacentes : les conflits, l’instabilité, l’impact des catastrophes climatiques », a déclaré David Beasley, Directeur exécutif du PAM. « L’objectif Faim Zéro peut être atteint par le soutien à une bonne alimentation et à une bonne éducation des garçons et des filles, par le soutien à une véritable autonomisation des femmes, et par le soutien aux infrastructures rurales ».
Les programmes destinés à renforcer la résilience et la stabilisation des communautés permettent également de réduire le nombre de personnes souffrant de la faim. « Autre chose que les dirigeants mondiaux se doivent de faire : intervenir dès maintenant pour résoudre les conflits », a ajouté le Directeur exécutif du PAM.
Les conclusions du rapport appellent résolument à une coopération approfondie associant prévention, préparation et action afin de répondre aux urgences humanitaires et à leurs causes profondes (entre autres : les changements climatiques, les crises économiques, les conflits et les déplacements de populations). Par ailleurs, le rapport s’attache à mettre l’accent sur la nécessité d’une gestion plus efficace des crises alimentaires à travers une approche et une action conjointe humanitaire-développement. Il souligne aussi la nécessité d’un engagement plus ferme en faveur d’un règlement des conflits et d’une paix durable.
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