La nouvelle coalition politique est composée de 35 partis et regroupements de partis politiques et d’associations. Objectif affiché : conquérir le pouvoir à l’issue des prochaines échéances électorales
Une nouvelle plateforme politique voit le jour. Anw Ko Fa Soko, c’est son nom, a été portée sur les fonts baptismaux, le samedi 23 octobre par une coalition de partis politiques, regroupements de partis politiques et d’associations. La cérémonie de création de la nouvelle plateforme s’est déroulée à la Maison de la presse, en présence des principaux responsables de la coalition, dont Mamadou Oumar Sidibé, le président de la plateforme.
Celui qui préside également aux destinées du Parti pour la restauration des valeurs du Mali (PRVM-Fasoko) avait à ses côtés quatre autres présidents de partis politiques : Emile Salam Sow du Parti socialiste pour le renouveau (PSR), Alassane Dembélé de l’Alliance des nationalistes convaincus pour le développement du Mali (ANCD), Nafissa Keïta du parti Forces Futures (PFF) et Hamidou Haïdara de l’Union pour le progrès social (UPS).
La cérémonie de lancement de la nouvelle plateforme s’est déroulée en deux temps : la déclaration de création de la coalition qui a été suivie d’une conférence de presse avec comme thème, «Rupture avec le système de gouvernance de la IIIè République gage de la réussite de la Transition».
D’entrée de jeu, le président de la nouvelle plateforme a tenu à lever toute équivoque : la plateforme Anw Ko Fa Soko a été créée pour «affronter les échéances à venir dans le but de conquérir et d’exercer le pouvoir». Et Mamadou Oumar Sidibé de poursuivre sous un tonnerre d’applaudissements des militants venus en grand nombre à la Maison de la presse : «Notre vision commune est une gouvernance de rupture. Pour ce faire nous nous engageons à mettre en place les structures décentralisées de la plateforme, à proposer un projet de société et un programme de développement pour un Mali émergent, à préparer les élections générales».
Pour les initiateurs de la nouvelle coalition politique, le besoin crucial du Mali réside aujourd’hui dans l’émergence de ressources humaines compétentes et patriotes ayant le sens élevé de l’État.
Ainsi, Anw Ko Fa Soko promet de tout mettre en œuvre pour «la formation d’hommes nouveaux qui incarnent le leadership et qui s’attèleront à la transformation qualitative de la société malienne». Concrètement, la plateforme s’engage à restaurer les valeurs sociétales et les principes qui sous-tendent le «Dambé», le «Lanaya» et le «Ladriya».
PARTANT POUR LES ANR- La salle de la conférence de presse de la Maison de la presse se lève à nouveau pour exprimer sa joie et scander le nom du président de Anw Ko Fa Soko. Le temps de reprendre son souffle, Mamadou Oumar Sidibé lance : «Nous voulons l’avènement de la IVè République. Les Maliens ne doivent plus jamais dire : An Bè Sa I No Fè (nous sommes prêts à mourir pour toi, en français). C’est au dirigeant de se sacrifier pour le bonheur du peuple. Nous invitons toutes les Maliennes et tous les Maliens, de quelque bord qu’il soit, de nous rejoindre pour bâtir un Mali nouveau».
«Anw Ko Fa Soko sera l’acteur des changements fondamentaux qu’attend le peuple malien. La plateforme sera un forum de débats féconds, un espace d’enrichissement collectif et individuel, un tremplin visant à permettre à chacune et chacun de donner le meilleur de lui-même pour le bien collectif». Actualité oblige, le conférencier a évoqué les Assises nationales de la refondation (ANR) et la prolongation de la durée de la Transition.
Sur le premier point, Mamadou Oumar Sidibé a annoncé que la nouvelle plateforme participera aux ANR pour «débattre des vraies questions de l’heure et de manière inclusive». «Nous avons déjà reçu les termes de référence (TDR), nous allons participer à la rencontre, en espérant que les assises ne seront pas une assise de plus», a dit le président de Anw Ko Fa Soko.
Concernant la durée de la Transition qui va probablement être prolongée, le président de la nouvelle coalition politique a indiqué que ce point ne figure pas dans les TDR des ANR et Anw Ko Fa Soko travaille plutôt pour la réussite de la rencontre.
La plateforme soutient-elle les autorités de la Transition ? «Nous soutenons toutes les actions de la Transition parce que personne n’a intérêt à ce qu’elle échoue, a répondu le conférencier. Les gens doivent comprendre ça. Le meilleur service que nous devons rendre au pays, c’est soutenir la Transition et aider ceux qui la dirigent à quitter le pouvoir par la grande porte», a ajouté Mamadou Oumar Sidibé.
À la fin de la rencontre, les organisateurs ont remis un manifeste à la presse dans lequel on peut lire que depuis 1960, date de l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale «ce sont les mêmes obstacles qui continuent de s’opposer au développement social, politique et économique de notre pays.
À la lumière de nombreuses analyses du sujet, ce sont plutôt l’inefficience et l’inefficacité des réponses politiques adoptées qui expliquent le caractère opiniâtre et redoutable de ces maux qui risquent fort bien de désintégrer en définitive la Nation malienne dans ses segments».
Le document conclut : «Pour la plateforme Anw Ko Fa Soko, le contexte politique actuel est une opportunité certaine pour sortir enfin de cette situation inacceptable».
Souleymane Bobo TOUNKARA
Source : L’ESSOR