Pour accroître la production apicole et améliorer la qualité du miel et de la cire au Mali, puis assurer la sécurité alimentaire, le Ministre de la Pêche et de l’Elevage a procédé au lancement officiel de la Plate-forme apicole nationale du Mali.
Le Mali, à l’instar de nombreux pays d’Afrique, est une vieille tradition de la culture d’abeilles au regard de ses potentialités immenses dans le domaine de l’apiculture et son enracinement dans les traditions et cultures. Pratiquée sur l’ensemble du territoire, l’apiculture constitue une activité non négligeable. Vu ses intérêts écologiques, économiques, c’est une pratique génératrice d’emplois et de revenus. Surtout sur le double plan alimentaire et thérapeutique.
Au Mali, les statistiques montrent que le cheptel apicole compte au moins 500.000 colonies d’abeilles produisant annuellement 1500 tonnes de miel et 100 tonnes de cire. Ainsi, le gouvernement a mis l’action sur non seulement l’amélioration des techniques de production, de récolte, de transformation et de conditionnement du miel, mais aussi sur l’organisation et l’équipement des apiculteurs.
Le potentiel du secteur apicole ne peut être valorisé que s’il bénéficie d’investissements accrus et une bonne organisation des professionnels. Afin d’assurer une plus grande visibilité et lisibilité aux actions du secteur apicole avec l’implication de toutes les parties prenantes, l’appui de l’Union Africaine- Bureau Interafricain des Ressources Animales (UA-BIRA), à travers le projet ‘‘Abeilles et la Plate-forme Apicole Africaine’’ a permis au Mali de mettre cette plate-forme nationale dont le lancement s’est fait le 20 avril dernier, à la DAF de l’Agriculture, sous la présidence de la Ministre de la Pêche et de l’Elevage, Mme Madame Ly Taher DRAVÉ. C’était en présence du Dr. Norbert Mbahim, Chargé de projet- santé animale des Abeilles à l’UA-BIRA, et de nombreux autres acteurs maliens du secteur.
«Cette plate-forme aura pour objectif de contribuer au développement de l’Apiculture pour faciliter la mobilisation des acteurs, la mise en œuvre des décisions de la Plate-forme Apicole Africaine. Aussi, elle pourra rassembler et coordonner les actions et les intérêts des parties prenantes en tant que mécanisme national», a précisé Mme le Ministre.
Selon Dr. Norbert Mbahim, il est impératif de prendre soins des abeilles ; car, elles sont productrices de presque tout ce que nous consommons, du fait qu’elles assurent la pollinisation des plantes. Selon ses explications, les abeilles sont responsables de la production de 70% de tout ce que nous mangeons.
« Si les abeilles disparaissent, notre sécurité alimentaire sera en danger, il n’y aura plus de fourrages, par exemple ; car, la pollinisation serait impossible et là nous nous créons notre propre tombe », a averti Dr. Mbahim qui a cité un savant qui a dit : «Si les abeilles disparaissaient aujourd’hui, (c’était en 2007), après quatre ans il n’y aurait plus personne sur la terre ».
Dans toutes les spéculations en élevage, il faut avoir au moins de 60 à 80% du Budget pour l’alimentation des animaux. «Mais, en Apiculture, ce Budget n’est point nécessaire», a-t-il précisé, puisque les abeilles travaillent gratuitement pour les Humains. C’est dire que cette filière ne nécessite pas beaucoup de ressources financières pour son développement. «L’argent qui circule dans le miel est de 200 milliards par an », a indiqué Dr. Mbahim.
Aux dires du Dr Mbahim, si le monde devrait payer ce que les abeilles lui fournissent comme nourriture, pour notre sécurité alimentaire, ce serait de 265 milliards de dollars par an pour le service de pollinisation.
«Si l’Union Africaine est dans ce projet d’abeilles, c’est à cause de notre sécurité alimentaire », a renchéri le Chargé de projet santé animale des Abeilles de l’UA-BIRA.
Cette plateforme permettra aux acteurs du secteur de discuter du comment faire pour que le miel coule au Mali comme le fleuve Niger.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire