La planification familiale (PF) est présentée depuis longtemps en Afrique subsaharienne comme un moyen essentiel de maintenir la santé et le bien-être des femmes et de leurs familles. Et pourtant, le Mali fait partie des pays où la prévalence contraceptive est particulièrement faible. C’est pourquoi, depuis 2005, une campagne nationale est organisée pour renforcer l’offre et la demande des services de planification familiale. Cette campagne offre l’occasion de faire la promotion de la planification familiale en mettant l’accent sur les méthodes contraceptives afin d’accroître le nombre d’utilisateurs et de réduire le taux de mortalité maternelle et infantile.
Cette année, la campagne a mis l’accent sur la mobilisation des jeunes et des femmes dans les zones de prévalence contraceptive faible grâce au thème : « l’engagement constructif des leaders et des décideurs en faveur de la PF pour une jeunesse épanouie et un développement durable ».
Depuis que le top départ de cette 12ème édition a été donné, les activités se sont multipliées afin de progresser vers l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD), ceux du plan d’action national de planification familiale et la disponibilité des services. Les différents centres de soins constituent les points centraux de cette opération. Ainsi, le Dr Ibrahim Fomba et la sage-femme Mme Kiabou Oumou Soucko sont chargés de faire la promotion de cette planification familiale au centre de santé de référence de la Commune III.
Selon Mme Kiabou, la planification familiale englobe les différentes méthodes contraceptives pouvant permettre d’espacer les naissances. Elle contribue à améliorer le statut des femmes ainsi que la santé des femmes et des enfants et à responsabiliser davantage les hommes. Elle peut aussi permettre d’améliorer l’état maternel, le pronostic des mères et des enfants. Pour améliorer la santé maternelle, il faut réduire le taux de mortalité maternelle. « Pour y arriver, il faut rendre la PF disponible et accessible. Rien qu’avec la PF on peut éviter les différentes causes de décès, tout comme, on peut éviter les grossesses trop nombreuses, trop rapprochées, trop précoces et trop tardives. Cela nous permettrait de réduire de 20% la mortalité infantile au Mali. Elle demeure donc une des stratégies les plus efficaces de réduction de la mortalité », a souligné la sage femme. Cette méthode doit être proposée à tout le monde, soutient-elle. La campagne est l’occasion de faire valoir tout cela. C’est pourquoi, dira-t-elle, pendant cette campagne nous avons mené plusieurs activités qui, pour la plupart, visent à veiller au suivi régulier et à un changement de comportement autour de la planification familiale en ciblant les jeunes, les femmes et les hommes.
Dans d’autres centres de santé, indique-t-elle, nous avons livré des contraceptifs depuis le début de la campagne. Chaque semaine, précise-t-elle, nous nous rendons dans un centre de santé pour faire la supervision et collecter les données. Ces centres sont considérés comme des relais. Nous avons adopté des stratégies avancées afin que les toutes femmes puissent bénéficier de ces méthodes. Cette stratégie consiste à effectuer la sensibilisation en faisant du porte-à-porte. Cette activité est aussi menée par des acteurs comme les leaders communautaires et religieux qui sont plus proches de la population. Ils appuient les agents de la santé dans leurs missions d’animer les activités de planification familiale et de multiplier les cadres d’échanges afin d’améliorer le bien-être de la communauté. Ils incitent cette communauté à opter pour la planification familiale.
Durant la campagne, des causeries-débats sont organisées en faveur de la jeunesse. Mme Kiabou et son collègue le Dr Fomba indiquent avoir ciblé des écoles pour mener ces activités. Les causeries ont permis de sensibiliser les femmes en âge de procréer aux avantages de la planification familiale, aux différentes méthodes de contraception, etc.
La campagne de sensibilisation a permis d’enregistrer des avancées notables. C’est le cas, en effet, dans la commune toute entière, surtout grâce aux journées portes ouvertes qui suscitent une grande affluence des corps habillés comme la police nationale, la gendarmerie, la garde, même dans les cabinets médicaux privés. Parmi les différentes méthodes contraceptives adoptées, le Dr Fomba Ibrahim cite la pilule, les injectables et le Jadelle parmi les plus prisés.
F. NAPHO
Source : L’Essor