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Plainte pour haute trahison à la nation : Apres la justice divine, la justice humaine s’abat sur ATT

L’histoire contemporaine retiendra qu’un général de l’armée malienne a fui en pleine guerre après avoir trahi son Peuple au profit de ses seuls intérêts et de ceux de son clan  et en laissant la destinée de sa nation entre les mains des terroristes et de leurs alliés narcotrafiquants du nord du Mali. Ce général fut le père de la nation du 8 juin 2002 au 21 mars 2012. Il s’appelle Amadou Toumani Touré. Pour dramatiques  services rendus à son pays, il sera jugé bientôt.

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Avec IBK, le glaive de la justice n’a aucune raison de trembler. Après avoir rappelé le général Amadou Haya Sanogo (ancien chef d’Etat)à l’ordre en le mettant à la disposition  de la justice de son pays pour des acres criminels présumés, son gouvernement  vient d’être saisi par la cour suprême par  lettre n°285/PG-CS du 18 décembre 2013, d’une dénonciation de quelques-uns des faits susceptibles d’être retenus contre Amadou Toumani Touré, ancien Président de la République, pour haute trahison. Il a suffit de cette plainte contre ATT pour susciter une levée de boucliers faussement indignée de la part  d’opportunistes et de délinquants membres de l’ancien clan déchu des pro-ATT. Mais cette volée de bois vert contre la Justice, dès l’annonce de la demande d’inculpation du Président ATT, a eu le mérite de contribuer à la clarification  très instructive qui s’est opèrée entre le camp des adeptes de la transparence et celui des partisans des pratiques nébuleuses, entre le camp de la reddition des comptes et celui  de l’impunité sélective, entre le camp du « Le Mali s d’Abord » contre celui du « Moi d’Abord », bref entre le camp des pro-IBK et celui des pro-ATT. Des communiqués du FDR (Front des Détourneurs insatiables de la République) par ci, la boutade du PDES et ses alliés par là, mais le peuple malien reste de marbre et marche pour la libération totale de Kidal.

 

 

Dans un pays civilisé comme le nôtre, on ne peut pas condamner les conséquences et faire l’impasse sur la cause. Qui connaissait Sanogo au Mali avant la débandade de l’armée face aux terroristes au nord du Mali ? Peut-être quelques-uns de ses frères d’armes, ses amis et sa famille. C’est pour vous dire que Sanogo et ses compagnons d’armes ne sont que l’une des nombreuses conséquences désastreuses d’une gestion calamiteuse de  l’Etat pendant deux décennies de la part d’ATT et de son clan.

 

 

 

Cheval de Troie

 

Avant l’avènement du Président ATT, existait déjà la rébellion au nord du Mali. Le POLISARIO s’était déjà implanté au Sahara et les mouvements dits « jihadistes » sévissaient tout au long de la frontière algérienne. Mais aucune force obscurantiste ou irrédentiste armée n’avait jamais réussi à prendre l’ascendant, même psychologique (l’ascendant militaire était inimaginable jusqu’à ATT) sur notre vaillante armée. Aucune portion du Mali n’avait jamais été occupée, ni du temps de Modibo Keïta, ni sous Moussa Taoré, ni même récemment avec AOK. C’est lui ATT qui, par paresse ou alors du fait d’une idée peu élevée du patriotisme ou peut-être par simple ignorance ou négligence coupables, a signé l’‘’Accord d’Alger’’ qui a démilitarisé le nord du Mali et introduit des rivalités ethniques au sein de l’armée avec, d’une part, le général Gamou (le Touareg républicain) et de l’autre, Ould  Meiddou (arabe)pour diriger des unités mixtes; unités qui se révéleront être le « cheval de Troie » des rebelles, car ils attaquent de l’intérieur et fuient avec armes et bagages. Comment le Mali s’est subitement retrouvé avec une armée  squelettique et mal équipée, alors que les subventions de pays occidentaux alliés, les budgets nationaux et les aides continuaient à assurer le financement régulier évalué sur la base d’un niveau de performance standard, acceptable.

 

 

La défense et la sécurité de notre territoire n’était-elle pas confiée en cachette ou tacitement au colonel Khaddafi sous la forme d’un contrat de sous-traitance dont la contrepartie mérite d’être connue ? Parce qu’on a du mal à comprendre qu’au  moment où des ressortissants maliens sont expulsés manu-militari de la Libye dans le dénuement le plus complet,  dépouillés et humiliés, des centaines de millions du contribuable malien sont décaissés pour accueillir des ennemis potentiels armés jusqu’aux dents. A la suite de quel genre de deal cette courtoisie était-elle obligatoire ?

 

 

Pour éclairer la lanterne des maliens qui s’interrogeaient à voix haute comme nous, notre organisation appelée BIPREM-Fasoko, un mouvement patriotique de veille et d’alerte, avait porté plainte contre ATT pour haute trahison, dans l’espoir  que les autorités de la Transition allait prendre en charge cette doléance citoyenne. Mais elles ont préfèré faire la sourde oreille. Alors que les faits ont été confirmés par Soumeylou Boubéye Maiga, ancien chef de la Diplomatie malienne sous ATT, en ces termes ‘’ la violence que nous connaissons, n’aurait jamais été possible s’il n’y avait pas eu l’arrivée sur notre sol, d’éléments et de matériel venus d’ailleurs’’.

 

 

Le même voile de fausse pudeur entourait la nébuleuse de quelques 300 millions de dollars des Etats Unis offerts au Mali, à travers ATT, pour la réforme de l’armée malienne, avec le résultat que l’on connaît. Si, malheureusement, on peut bouffer avec aisance et sans vergogne l’argent du contribuable malien, tel n’est heureusement pas le cas des américains chez lesquels chaque centime compte. Ce qui explique les déclarations peu diplomatiques (c’est le moins qu’on puisse dire) de Mme Vicki Huddleston, ancienne ambassadrice des USA au Mali, qui a dû être vraiment excédée par les pratiques peu orthodoxes de l’Etat malien sous ATT au point qu’elle rompît avec le devoir de réserve en accusant le Président malien d’avoir subtilisé une partie (on ne sait pas combien) des fonds alloués par la France pour payer une rançon contre la libération des otages, une autre partie des fonds alloués par les USA et destinés à la formation et aux besoins en équipements de l’armée malienne. Peut-être que Mme Huddleston serat-elle aussi pro-IBK ou pro-Sanogo; ce qui justifierait ses griefs contre ATT. Que dire des déclarations graves, mais jamais démenties, de la part du chef de la diplomatie du Niger, Mr Bazoum, au cours d’une audition officielle à Paris  sollicitée par la commission des Affaires étrangères de l`Assemblée nationale française. Fermez vos oreilles chers lecteurs ! Il disait ceci :  » Amadou Toumani Touré était très fier de se présenter sur son perron avec des otages libérés. Il avait un deal avec Aqmi pour faire en sorte qu`ils aillent les enlever au Niger ou en Mauritanie, et ensuite les libérer au Mali par l`intermédiaire de Iyad Ag Ghali (ndlr, l`actuel chef d`Ansar Dine) ».

 

 

 

La lumière

 

Mr Bazoum serait-il lui aussi pro-IBK ou pro-Sanogo ? C’est cela la ligne  de défense peu crédible des soutiens à ATT qui voient des pro-IBK partout; ce qui n’est ni responsable ni sérieux. C’est de la pure diversion servie pour amuser la galerie, alors qu’il s’agit là d’une question  majeure de crédibilité de l’Etat du Mali, de droit du citoyen à l’information, d’égalité des citoyens devant la loi et de citoyenneté responsable. Les responsabilités ou l’absence des responsabilités qui ont facilité l’occupation des 2/3 du territoire du Mali, faisant peser de graves menaces sur son intégrité et sa souveraineté,  ne sauraient être passées par pertes et profits.

 

 

Alors un Président de la République élu après tous ces soubresauts au cœur de l’Etat, bénéficiant d’une forte légitimité, qui se servirait des institutions de la République pour se soustraire de l’obligation d’apporter la lumière sur les faits rapportés,  au prétexte fallacieux d’une réconciliation factice ou/et d’une gestion d’un agenda de priorités jugées plus urgentes, aura lui-aussi trahi son serment et embarqué le pays dans une impasse définitive. Au-delà même de la demande pressante d’un bon nombre de maliens qui ont besoin de savoir ce qui s’était réellement passé pour comprendre ce qui est arrivé à leur pays, il y a lieu d’intégrer la position de la communauté internationale (garante de la facture des différents services auxquels le Mali est entrain de souscrire) qui pousse les autorités vers la direction de l’éclairage par rapport aux manquements graves aux différentes responsabilités qui ont été à l’origine de l’effondrement de ce pays. C’est le plus prioritaire des engagements internationaux de principe auxquels le Président  IBK et son gouvernement doivent s’attaquer, avant même les questions pourtant essentielles liées aux réformes  institutionnelles, à la réforme  des secteurs de l’armée et de la sécurité; avant même les urgences liées au dialogue social inclusif et à la promotion de la réconciliation nationale.

 

 

 

L’instauration d’une Justice équitable qui bannit l’impunité,  combat la corruption et la criminalité organisée, est un impératif incontournable pour asseoir un état de droit. Comment par conséquent cette Justice peut-elle inculper des spéculateurs fonciers en épargnant les magistrats qui statuent en s’appuyant sur du faux et usage de faux ? Comment cette même justice peut-elle inculper des militaires en fermant les yeux sur les donneurs d’ordres à la tête desquels se trouve le Général Sanogo, leur chef suprême ? Comment cette même Justice  peut-elle attraire des ministres devant la barre pour des questions de souveraineté en se gardant d’inquiéter le Chef de l’Etat qui est le principal garant des institutions ? C’est le lieu de s’accorder sur les vertus pédagogiques de certaines affaires telles que l’arrestation de certains magistrats, l’inculpation du Général Sanogo, l’inculpation prochaine du Président ATT. Ce sont là quelques-uns des exemples les plus marquants concernant des autorités qui, il ya seulement quelques mois, n’étaient pas des justiciables ordinaires et bénéficiaient, du coup, d’une impunité de fait.

 

 

Dès lors on comprend pourquoi la Justice est le maillon   essentiel de la bonne gouvernance et, partant, du  développement. C’est au regard de cette importance capitale que les  donateurs, les bailleurs de fonds et les partenaires au développement sont toujours très regardants sur l’environnement juridique des affaires et l’Etat de droit dans la  perspective de toute allocation de ressources, sous forme de dons, de subventions ou de prêts, destinées au Mali, pour aider à la  relance des programmes de développement dont le pays a grandement besoin. C’est pour toutes ces raisons que l’inculpation prochaine du Général ATT, ancien Président de la République pour haute trahison, est un gage de fonctionnement normal de nos institutions en général, du pouvoir judiciaire en particulier.

 

 

 

Les faits suivants visés sont suffisamment graves pour que son inculpation soit sinon nécessaire, du moins largement justifiée.

 

 

 

– D’avoir, en sa qualité de Président de la République du Mali, donc Chef Suprême des Armées, et en violation de du serment prêté, facilité la pénétration et l’installation des forces étrangères sur le territoire national, notamment en ne leur opposant aucune résistance, faits prévus et réprimés par l’article 33, al 2 du Code pénal ;

 

 

 

– D’avoir, au Mali, au moment des faits et en tant que Président de la République, donc Chef Suprême des Armées, détruit ou détérioré volontairement un outil de défense nationale, faits prévus et réprimés par l’article 34,al 2 du Code Pénal ;

 

 

 

– D’avoir, dans les mêmes circonstances de temps et de lieu que dessus, participé à une entreprise de démoralisation de l’armée caractérisée par les nominations de complaisance d’officiers et de soldats incompétents et au patriotisme douteux à des postes de responsabilité au détriment des plus

 

 

méritants entrainant une frustration qui nuit à la défense nationale, faits prévus et réprimés par l’article 34, al 3 du Code Pénal ;

 

 

 

– De s’être, dans les mêmes circonstances de temps et de lieu que dessus, opposé à la circulation du matériel de guerre, faits prévus et réprimés par l’article 34, al 3-c du Code Pénal ;

 

 

– D’avoir, dans les mêmes circonstances de temps et de lieu que dessus, participé, en connaissance de cause, à une entreprise de démoralisation de l’armée, malgré la grogne de la troupe et des officiers rapportée et décriée par la presse nationale, faits prévus et punis par l’article 34,al 3-d du Code Pénal ;

 

 

 

– D’avoir, dans les mêmes circonstances de temps et de lieu que dessus, en tout cas, depuis moins de 10 ans, par imprudence, négligence ou inobservation des règlements laissé détruire, soustraire ou enlever, en tout ou partie, des objets, matériels, documents ou renseignements qui lui étaient confiés, et dont la connaissance pourrait conduire à la découverte d’un secret de la défense nationale, faits prévus et punis par l’article 39, al. 2 du Code pénal.

 

 

En conclusion le peuple malien peut dire peut remercier le bon Dieu qui a montré à ATT les limites humaines en l’enlevant  du pouvoir à quelques jours de la fin de son mandat. La même «main» de Dieu tendue sert de secours pour les uns et de leçons pour les autres. Quelle lecture sérieuse peut-on faire de ce qui est arrivé à notre pays le 21 mars 2012 si ce n’est l’expression de la Justice immanente.

Sinon comment un capitaine anonyme peut-il mettre fin au règne  d’une communauté de généraux dirigé par un Général aguerri, de surcroît sans aucune complicité extérieure. Cette justice qui s’annonce sera celle du peuple malien qui n’a rien fait pour mériter une telle humiliation. La roue de l’histoire tourne  et malheur à ceux qui essayeraient de l’arrêter.

 

 

 

Il convient simplement de souhaiter que toutes ces nouvelles affaires en phase d’instruction ou susceptibles d’être instruites ainsi que celles nombreuses à venir, échappent au subjectivisme émotionnel ou partisan de la part des magistrats et des auxiliaires de Justice. Qu’elles ne soient que l’expression normale d’une Justice nouvelle au Mali, purgée de tout esprit d’acharnement, de chasse aux sorcières, de revanche ou de désir de puissance.

 

Que les magistrats ne perdent jamais de vue qu’ils sont désormais justiciables comme tous les autres citoyens. Que la  Justice doit être rendue au nom du peuple et que celui-ci a choisi de construire une société saine dans laquelle la Justice a les ambitions et les moyens d’être exemplaire.

 

 

 Aliou Badara Diarra

SOURCE: L’Enquêteur

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