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Plaidoyer et VBG: des hommes de médias à l’école de Wildaf/Mali

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Élimination de toutes les formes de violences à l’égard des femmes, WILDAF/Mali a organisé, du 7 au 9 décembre, au Centre national de documentation et d’information sur la femme et l’enfant (CNDIFE), une formation à l’intention d’une trentaine d’acteurs des médias. Cette formation en plaidoyer sur le Violences basées sur le genre (VBG) a été organisée avec le soutien financier du FUNAP. L’objectif était de renforcer les capacités de 30 acteurs des médias en plaidoyer et sur les VBG afin qu’ils soient des alliés de sensibilisation et d’information pour le changement de comportement et de normes sociales.

 

Durant les trois jours de la formation, les participants ont été outillés sur les techniques et étapes de plaidoyer et les VBG. L’accent a été mis sur l’importance des médias dans la communication pour le changement de comportement et des normes sociales. La formation a été sanctionnée par l’élaborer des techniques de communication sur la prévention des violences en vue de permettre aux hommes de médias de contribuer efficacement aux efforts régionaux et locaux de lutte contre les VBG.
Selon les constats de WILDAF/Mali, la majorité des femmes ignorent leurs droits fondamentaux et de protection juridique que leur confèrent les textes internes et internationaux. La majorité de ces femmes ou filles analphabètes et lettrées sont écrasées par les poids des us et coutumes qui leurs confèrent une position d’infériorité et de subordination. Ce qui les amène à être des sujets de violence.
Aux vues de toutes ces actions de violences, viennent s’ajouter encore les conséquences du conflit au Nord du Mali, raffermissant davantage la situation. Ce conflit a engendré des déplacements forcés et des violences. Ces Violences sont délibérément faites pour déstabiliser les familles et les communautés.
Il s’agit des violences physiques, Psychologiques et sexuelles, en particulier à l’égard des femmes et des enfants qui se produisent avec une plus grande régularité pendant et au lendemain d’un conflit armé. Les femmes sont victimes de viols, de grossesses précoces et non désirées, tombent dans la prostitution et l’esclavage sexuel, souvent par les mains des « pacificateurs «, police ou forces occupantes.
Cette crise politique et sécuritaire a eu des impacts socio-économiques sur les femmes et les filles dans les zones de départ comme dans les zones d’accueil.
Au plan économique, les femmes qui étaient économiquement actives se sont retrouvées dans une situation de précarité totale. Il est ressorti que 84% des femmes déplacées exerçaient des activités économiques avant leur déplacement.
Les ménages déplacés, majoritairement composés de femmes et d’enfants, ont d’énormes difficultés à faire face aux dépenses. Les chefs de ménage déplacé (en général des femmes) sont souvent obligés de prioriser les dépenses.
Ainsi, dans plusieurs cas, la fréquentation des écoles par les filles enregistre un net recul. La mère préfère envoyer le garçon à l’école par manque de moyens.
Les organisations de défense des droits humains deviennent alors les derniers recours pour ces femmes qui ont déjà épuisé tous les recours traditionnels de médiation.
Pour ce faire, WILDAF/Mali joue un rôle d’interface entre les victimes de violence pour une meilleure compréhension de la société face à la situation que ces femmes et filles. Dans le cas échéant, transfert auprès des pouvoirs judiciaires pour un accompagnement. Il faut noter que ces femmes sont généralement répudiées et rejetées par la société. Raison pour laquelle les organisations de défense des droits humains accentuent leurs efforts pour la protection desdites femmes.
Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre des activités du « Projet : Élimination des violences basées sur le Genre au Mali à travers une approche holistique et intégrée d’offre de services de qualité au niveau national », WILDAF/Mali en partenariat avec FUNUAP, à travers l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement, organise des séances d’information, de sensibilisation et de renforcement de capacités sur la santé, les droits sexuels et reproductifs (SDSR) dans un contexte de VBG.
Durant la présente formation, les participants ont été édifiés sur le genre, le droit des femmes, les défis liés à la promotion du genre au Mali, les instruments juridiques applicables à la promotion du genre, les avancées et les défis en matière de promotion du genre. Aussi, des modules ont été consacrés aux violences basées sur le genre et au plaidoyer.
Enfin, une stratégie a été élaborée sur le plaidoyer en rapport avec les violences basées sur le genre, tout en mettant l’accent sur le rôle des médias.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info-Matin

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