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Péril sur l’éducation malienne : Outre la grève des enseignants, 953 écoles sont fermées à cause de la crise

Depuis 2012, le Mali connait l’une des crises les plus graves de son histoire. Cette crise politico sécuritaire qui a commencé dans les régions nord du pays s’est progressivement déplacée dans les régions centre, notamment Mopti et Ségou. La menace terroriste dans ces régions présente une situation de trouble de plus en plus généralisée. Des forces obscures tentent désormais de communautariser la violence afin que le chaos qui en découle leur serve de rempart. Des violations graves des droits de l’homme ont été commises de part et d’autre. A cause de cette crise, les élèves et étudiants sont privés de leur droit à l’éducation. Selon les derniers chiffres du Cluster Education datant du mois d’avril dernier, révélé par le Directeur Pays de Save the Children, Amavi AKPAMAGBO, plus de 953 écoles sont fermées pour des raisons essentiellement sécuritaires.

 «Comme vous le savez depuis la crise de 2012, au Mali des milliers d’enfants n’ont plus accès à l’éducation du fait de la fermeture des écoles pour diverses raisons. Selon les derniers chiffres du Cluster Education datant du mois d’avril dernier, plus de 953 écoles, dans les régions du nord, du Centre et, phénomène nouveau inquiétant, dans la région de Koulikoro, sont fermées pour des raisons essentiellement sécuritaires. Ce sont ainsi, plus de 200.000 enfants qui sont privés de leur droit à l’éducation qui constitue, comme vous le savez, l’une des meilleures stratégies de protection des enfants contre beaucoup de phénomènes sociétaux que nous vivons actuellement », c’est en substance ce qui ressort d’un point de presse animé, le lundi 13 mai 2019, par le Directeur Pays de Save the Children, Amavi AKPAMAGBO. Selon lui, cette situation, résultat direct de la crise politico – sécuritaire qui frappe le Mali, engendre des défis humanitaires et de développement. Pour ne rien arranger aux choses, les enseignants aussi, sont en grève depuis belle lurette pour l’amélioration de leur condition de vie et de travail. Ils revendiquent dix points qui sont entre autres : L’octroi d’une prime de documentation ; L’octroi d’une prime de logement ; L’adoption immédiate du projet de décret portant plan de carrière du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale en Conseil des ministres ; La finalisation du processus de régularisation administrative et financière des sortants de l’ENSUP (nouvelle formule) au même titre que ceux de l’ENI et IPR-IFRA (ainsi que toutes les grandes écoles ENI, IPR-IFRA, conservatoire Balla Fasseké….) ; L’application effective et immédiate du Décret N°2016-0001/P-RM du 15 janvier 2016, fixant les conditions et les modalités d’octroi de l’indemnité de déplacement et de mission ; La relecture immédiate du Décret N°529/P-RM du 21 juin 2013, portant allocation d’indemnités au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1,2 et 3 ; L’organisation sans délai de l’élection professionnelle du secteur de l’Education et la création des organes prévus par le décret N°2018-0067 P-RM du 26 janvier 2018, fixant les modalités d’application du statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale ; L’annulation des Décrets n°2018-0800/P-RM du 19 octobre 2018, fixant les attributions spécifiques des membres du Gouvernement et n°2018-0801/P-RM du 19 octobre 2018, portant répartition des services publics entre la primature et les départements ministériels ; L’intégration dans le corps des enseignants du personnel non enseignant en classe ; l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’Etat. Parmi ces 10 points, 7 points ont fait l’objet d’accord et 3 points de désaccord entre les syndicats d’enseignant et le gouvernement. Malgré les rencontres de haut niveau entre les acteurs de l’éducation pour sauver l’école et l’année scolaire ; malgré les négociations entre les protagonistes, le syndicat des enseignants n’entend bouger d’un iota. Idem pour le gouvernement. En attendant, les élèves et étudiants sont privés de leur droit le plus élémentaire : l’éducation.

Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain

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