Si une bande de petits malfrats a défrayé la chronique dans le quartier de Sébénicoro le week-end dernier, les agissements du genre datent de long temps. Le ministre de la Sécurité est interpellé face à cette situation qui a complètement échappé à la police du coin. Mais il sera difficile de mettre au pas ces jeunes désœuvrés qui sont souvent protégés par des parents ayant les moyens de payer la caution pour leur relaxe.
Les témoins racontent une scène de guérilla urbaine dans le quartier lorsque la horde de jeunes, entre 10 et 15 ans, a fait irruption dans les rues. Leurs cibles principales étaient les voitures des particuliers dont les vitres ont été cassées à coups de pierres et de bâtons. La pagaille débutée aux environs de minuit, selon un témoin, a duré plusieurs heures sans qu’aucune force de sécurité ne se présente.
Aucune explication n’a été donnée encore sur la motivation de ces jeunes trublions dont l’action a effrayé les habitants du quartier. D’habitude, ces ados s’adonnent à des règlements de compte entre eux, et des véhicules de particuliers peuvent en faire les frais. «Mon petit frère et plusieurs membres de son gang ont été enfermés à la prison pour femmes et enfants à Bolé parce qu’ils avaient cassé la vitre de la Range Rover d’un voisin lors d’une bagarre », témoigne une habitante de Sébénicoro.
Ces gamins qui n’ont probablement rien à voir avec le vandalisme du weekend dernier avaient été libérés après plusieurs jours détention. Les parents de certains d’entre eux, très riches, avaient mis tout en œuvre pour les faire sortir du cachot. Ils avaient notamment proposé de rembourser la vitre cassée de la voiture en demandant au propriétaire de retirer sa plainte.
C’est dire que le changement doit d’abord venir des parents. Les agissements de ces garnements compliquent la tâche du ministre de la Sécurité intérieure, le général Salif Traoré, qui doit tuer dans l’œuf ce gangstérisme naissant. Une intensification des contrôles d’identité pourrait être une solution temporaire au problème.
Il faut en tout cas une action musclée pour dissuader ces « sales gosses » de l’ère numérique. L’Etat doit aussi réfléchir à des espaces éducatifs pour combler la place des parents démissionnaires à travers des programmes spécialisés.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain