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Pêche collective du Bellal de Bandiagara : l’histoire qui se cache derrière

Comme chaque année depuis 4 ans, la pêche collective de la mare Bellal s’est bien tenue à Bandiagara. Cette pêche, qui rassemble toute la communauté de Bandiagara dans une ambiance de joie et de convivialité, s’est achevée le 17 mai 2025. Mais quelle est l’histoire cachée derrière cette pêche aimée par toute la communauté de Bandiagara ? Pour en savoir plus, nous nous sommes rapprochés d’Aldjouma Pérou, l’un des initiateurs de cette pêche.

En effet, selon le récit rapporté par Aldjouma Pérou, le Bellal, qui aujourd’hui est une mare, n’en était pas une au départ. C’était un endroit qui a été repéré par un fonctionnaire vétérinaire du nom d’Ambaguiré Ongoïba, connu pour son engagement en faveur du développement de Bandiagara. Étant donné que Bandiagara avait des problèmes de construction de maisons dus au manque de briques en banco et d’eau, Ambaguiré creusa l’endroit qui avait de bons bancos pour en faire des briques. Petit à petit, l’endroit s’élargissait, et tout Bandiagara venait y fabriquer ses briques de construction. C’est ainsi que la plupart des maisons de Bandiagara furent construites. Au fil des années, l’endroit devint une grande mare d’environ 3 hectares et demi, permettant aux animaux d’y étancher leur soif.

L’initiative de faire de la pêche dans cette mare vient de Souleymane Pérou, qui, à l’époque, avait repéré des poissons dans la mare. C’est ainsi qu’il y pêchait. Il participait également à d’autres pêches collectives dans les alentours de la ville pour acquérir des compétences dans le domaine. Malheureusement, il n’a pas pu prendre d’initiatives concrètes avant sa mort. C’est ainsi que ses enfants, marchant sur ses pas, ont entrepris de reprendre l’activité et de l’innover en créant une coopérative pour la pêche collective dénommée « Bellal Amaguiré Idou ».

Pour la première édition, un partenaire fut trouvé pour financer cette pêche. Car, selon Aldjouma, il y a des poissons dans la mare, mais pas suffisamment pour toute la ville. Il était donc nécessaire de trouver des alevins à introduire dans la mare et de la nourriture pour les nourrir avant la pêche.

Malheureusement pour eux, le projet de ce partenaire a pris fin avant la deuxième édition. C’est ainsi que la deuxième et la troisième édition ne furent pas un grand succès. Ne dit-on pas qu’avec le courage et la patience, on arrive à réaliser de grandes choses ? C’est ce que cette coopérative a fait, et la quatrième édition fut un succès en matière d’affluence et de moisson.

S’agissant de la participation à cette moisson, Aldjouma fait savoir que tout le monde peut y participer. Ainsi, en fin de moisson, les poissons ne sont pas réservés à la coopérative, mais sont partagés entre toutes les familles voisines, les autorités administratives et coutumières, et toutes les personnes désirant en avoir. Chacun repart avec une quantité de poissons.

L’un des problèmes majeurs auxquels le Bellal est confronté, d’après les dires de M. Aldjouma, est un problème d’aménagement. Le site n’est pas entretenu comme il le faudrait, dit-il.
« Nous avons approché la mairie pour des financements afin d’aménager l’endroit, mais à chaque fois elle nous laisse entendre qu’elle n’a pas les moyens financiers nécessaires pour aménager le site », a indiqué M. Pérou d’une voix triste. Étant donné que leur objectif est de faire entrer dans l’histoire du Mali la pêche collective du Bellal, en tant que patrimoine culturel, il est nécessaire pour eux d’avoir un site bien aménagé et attirant, afin qu’il puisse être repéré par les autorités du Mali. C’est pourquoi M. Aldjouma a lancé un cri du cœur à toutes les bonnes volontés pour que les efforts soient réunis afin de rendre le Bellal digne d’une grande mare.

Notons que le thème de cette quatrième édition était : « Unis pour la tradition, la solidarité et le développement local ». La pêche était placée sous le signe de la paix, du vivre-ensemble et de la cohésion sociale. Ce thème a été choisi, selon les organisateurs, pour rassembler les fils de Bandiagara, car c’est une ville où toutes les ethnies cohabitent en paix. Mais ces dernières années ont été difficiles, du fait que les fils ont été confrontés à des divisions venant de l’ennemi. C’est pour ne pas laisser place à cette division que le thème fut choisi.

Tioumbè Adeline Tolofoudié

Source : Le PAYS
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