Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Pandémie : La solidarité malgré tout

Les sagesses exprimées à travers les rimes du fabuliste, il y a de cela quelques centaines d’années, ont à peine perdu de leur fraîcheur et de leur pertinence dans la société moderne. Les préoccupations de l’homme par rapport à lui-même ayant peu varié au fil du temps, il a tendance à reproduire des schémas identiques de comportement face à des phénomènes dont la manifestation le laisse désemparé.

 

L’on pourrait ainsi emprunter au célèbre versificateur ces lignes dont plus d’un aura gardé souvenance. “Un mal qui répand la terreur, mal que le ciel en sa fureur inventa pour punir les crimes de la terre, la peste, puisqu’il faut l’appeler par son nom, capable d’enrichir en un jour l’Achéron, faisait aux animaux la guerre”. Confrontés à cette calamité, la réaction des personnages de l’univers imaginaire du fabuliste s’était traduite par un repli sur soi. “On n’en voyait point d’occupés à chercher le soutien d’une mourante vie, les tourterelles se fuyaient, plus d’amour, partant plus de joie”….

À l’époque où s’établissait ce constat, le monde était loin d’avoir connu la pandémie qui, à l’heure actuelle n’est ignorée en aucun point de l’univers. Cependant, le désarroi qui s’est saisi de l’homme durant les premiers temps qui ont suivi l’identification de ce fléau a remis en mémoire ce tableau venu du fond des âges. Dans les chapitres des recueils des dires du Messager (PSL) consacrés aux attitudes du fidèle à l’égard de son prochain dans les circonstances difficiles ou dans l’affliction, sont rapportées diverses recommandations.

Il avait ainsi enjoint à sa communauté à propos de pandémie : “Quand vous l’entendez sévir dans un territoire, ne vous y rendez pas. Si vous y êtes déjà, n’en sortez pas pour vous enfuir.” Selon les exégètes de ces textes, l’interprétation de toute épreuve atteignant le fidèle doit se percevoir comme l’expiation de fautes passées et un moyen de le faire revenir à son Créateur afin qu’il s’adonne à de bonnes œuvres dans les années à suivre.

Les oulémas rapportent à cet effet un hadith d’après lequel le Tout-Puissant ne ferait pas sortir de ce bas monde un serviteur à qui il a décidé d’accorder sa miséricorde avant qu’il ne le purifie des péchés commis en lui infligeant soit une maladie, qui consumerait son corps, soit une indigence qui rendrait sa vie difficile. Et s’il lui reste quelques traces du péché, les affres de la dernière minute lui seront redoublées jusqu’à ce qu’il comparaisse devant lui aussi pur qu’à son premier jour.

Les oulémas rapportent ainsi les mots du Prophète selon lesquels l’endurance des afflictions et des malheurs ne peut provenir que de quelqu’un qui est animé par une foi réelle. Il est souligné par ailleurs que le sort du croyant n’est que du bien, en ce sens que s’il remercie son Créateur pour un bien qu’il acquiert, il en est récompensé, et s’il endure un malheur qui le frappe, il en est encore récompensé.

C’est en ce sens que les oulémas rappellent, contrairement à l’attitude de repli face à l’affliction, les devoirs qui incombent au musulman et qui consistent à aller voir les malades, assister aux funérailles, présenter les souhaits à celui qui éternue, contenter les invocations, secourir les opprimés, répondre aux invitations et saluer.

A. K. CISSÉ

Source : L’ESSOR

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance