La justice française a ouvert aujourd’hui une enquête préliminaire pour “blanchiment de fraudes fiscales aggravées”, à la suite des révélations dans la presse des “Panama Papers”, qui lèvent le voile sur un vaste système mondial d’évasion fiscale.
Il aura fallu moins de 24 heures pour que la justice française s’empare de l’affaire connue désormais sous le nom des “Panama Papers”.
Les systèmes d’évasion fiscale dévoilés dans cette vaste enquête journalistique internationale sont “susceptibles de concerner des résidents fiscaux français”, selon le parquet national financier.
Ce dernier a donc ouvert aujourd’hui une enquête préliminaire pour blanchiment de fraudes fiscales aggravées. L’enquête est confiée à l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
Remerciements aux lanceurs d’alerte et à la presse
Une enquête qui va dans le sens des déclarations du chef de l’Etat. François Hollande avait assuré quelques heures plus tôt dans la journée que les révélations sur le scandale d’évasion fiscale des “Panama papers” donneraient lieu en France à des “enquêtes” fiscales et des “procédures judiciaires”.
Il a par ailleurs remercié les “lanceurs d’alerte et la presse” pour ces révélations qui vont, selon lui, permettre de nouvelles “rentrées fiscales”.
Le Premier ministre Manuel Valls s’est lui aussi fendu d’une réaction via Twitter :
La France demande à avoir les fameux “Papers”
Le ministère des Finances et le secrétariat d’Etat au Budget ont par ailleurs déclaré dans un communiqué que “la France va […] solliciter la transmission du fichier « Panama Papers”, comme elle a elle-même eu l’occasion de transmettre la liste HSBC au cours des dernières années ».
Leur objectif : donner les suites juridiques nécessaires à la révélation de ces montages offshore qui concerneraient notamment des personnalités françaises, dont Patrick Balkany, Jérôme Cahuzac ou Michel Platini.
11,5 millions de fichiers sur 38 ans
Une centaine de rédactions dans le monde, dont le journal Le Monde en France, ont eu accès à 11,5 millions de fichiers provenant des archives d’un cabinet panaméen spécialisé dans la domiciliation de sociétés offshore entre 1977 et 2015.
Ces documents révèlent que des chefs d’Etat, personnalités du sport, de la culture entre autres, ont eu recours à des sociétés écrans dans des paradis fiscaux.
Source: M6 Info