Chef de l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ), Oumar Aldjana est à Bamako depuis quelques mois pour apporter sa contribution à la paix.
Ce personnage haut en couleurs, qui auparavant avait épousé la clandestinité, pourrait devenir un acteur avec qui il faut compter pour solutionner la crise au centre du Mali.
« Je peux me prendre une balle à tout moment mais ça ne me fait pas peur, je m’en remets à Allah », lâche, en guise d’introduction, Oumar Aldjana, leader de l’ANSIPRJ, un mouvement politico-militaire, qui récemment encore, entendait cibler les FAMAs qui s’en prennent aux Peuls dans le centre du Mali. « Les gens savent qui je suis mais ne savent pas ce que je fais. On n’a pas tué de FAMAs parce qu’à chaque fois qu’on s’en prend à eux, ils fuient », déclare-t-il dans un sourire. « La communauté internationale, la MINUSMA et Barkhane n’ont pas condamné mon mouvement, idem pour l’État malien », affirme ce Touareg métissé peul, un brin hâbleur, au visage tantôt rieur, tantôt sérieux, et déterminé quand il s’agit d’exposer les raisons de sa présence à Bamako.
Arrivé depuis quelques mois dans la capitale malienne, ce farouche défenseur de la cause peule multiplie les rencontres. Du Haut représentant Mahamadou Diagouraga au chef d’état-major général des armées, Didier Dacko, en passant par maître Harouna Toureh ou des responsables bamakois de la communauté peule, il consulte et échange avec un seul but : être intégré à l’Accord de paix, à tous les niveaux, comme les autres mouvements. « Je suis venu à Bamako pour rencontrer le Premier ministre, des diplomates. Je suis venu offrir ma contribution car je me reconnais dans ce processus, je suis dans cette dynamique. On a l’expérience, la maîtrise du terrain et des solutions concrètes aux problèmes. On est prêt et on peut faire la paix », explique celui qui a troqué sa tenue de guerre contre une tenue plus politiquement correcte. Aldjana soutient que le gouvernement devra prendre ses responsabilités. « Dans ce le cas contraire, on créera un État dans cet État, mais ça ne nous arrange pas comme ça ne vous arrange pas », lance-t-il.
Preuve que son discours a été entendu, il doit être reçu ces jours-ci en haut lieu pour exposer ses idées et tenter de faire avancer les choses. « Je n’accuse pas l’État, car l’État c’est tout le monde. Je combats juste l’injustice. Dans le Macina, ils ne reconnaissent pas le gouvernement et les djihadistes font plus l’affaire du Macina que l’État. Il faut un retour de l’État de droit, il faut stopper ces amalgames envers les Peuls et établir un climat de confiance. Il n’y a pas de temps à perdre », conclut-il.
Source: journaldumali