Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a protesté auprès du gouvernement ougandais après l’extradition vers le Rwanda de l’ancien membre de la garde présidentielle rwandaise, le lieutenant Joël Mutabazi. Celui qui était été devenu demandeur d’asile à Kampala, et surtout opposant, avait déjà été ciblé par une opération de déportation illégale deux mois plus tôt.
Joël Mutabazi a été formellement arrêté en Ouganda samedi dernier, le 28 octobre. Il a ensuite été extradé, en application d’un mandat d’arrêt lancé par le Rwanda au mois de septembre. L’ancien lieutenant de la garde présidentielle serait soupçonné par Kigali d’avoir commis un braquage en 2011.
Or, Joël Mutabazi avait le statut de demandeur d’asile, accordé par le gouvernement ougandais. Ce qui – en théorie – aurait dû le protéger de toute expulsion vers le Rwanda, où il est considéré comme étant en danger.
La responsabilité du HCR pointé par l’opposition rwandaise
Selon la presse ougandaise, le gouvernement – surpris – aurait décidé de suspendre le commandant de police qui a supervisé l’extradition. Celui-ci, chef des services de renseignement sur le crime, reviendrait tout juste – toujours selon la presse ougandaise – d’une année de formation au Rwanda.
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Joël Mutabazi avait été échappé en août dernier à une précédente opération, moins officielle, mais du même genre. L’un de ses compatriotes, lui aussi ancien de la garde présidentielle et opposant, Innocent Kalisa, avait lui disparu sans laisser de trace.
Si le HCR se refuse à tout commentaire sur un cas individuel, l’agence onusienne est mise en cause par l’opposition politique rwandaise en exil, qui l’accuse de ne pas avoir su le protéger. Ce dernier, se sentant menacé, aurait demandé sa relocalisation dans un autre pays. Mais, puisque c’est un ancien officier, aucun des sept pays sollicités n’aurait répondu favorablement à cette demande.
Source: RFI