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Orientation des élèves admis au DEF dans les établissements privés: Une mission d’inspection pour moraliser le système

Face aux problèmes récurrents qui se posent dans la gestion des élèves du public orientés dans les écoles privées d’enseignement secondaire technique et professionnel, les autorités scolaires ont décidé cette année de prendre le taureau par les cornes. Et pour cause, dans la perspective de la rentrée scolaire 2015/2016, le ministère en charge de l’Education Nationale est actuellement mobilisé autour de la problématique des conditions d’accueil des titulaires du DEF de la session 2015 dans les établissements privés de l’enseignement technique et professionnel. En effet, depuis une semaine, une vague de missions d’inspection de ces établissements privés, composée des membres du cabinet, de l’inspection générale et de la cellule de la planification et de la statistique de l’éducation sillonne le pays profond et le District de Bamako pour s’assurer des conditions réelles d’accueil.

Kénékouo Barthelemy Togo ministre education nationale

Par cette opération d’envergure, la mission assignée par le ministre Barthelemy Togo à ses collaborateurs  est d’examiner scrupuleusement les normes dans ces établissements : les capacités d’accueil des infrastructures inspectées, l’adéquation du personnel enseignant, avec à la clé, de circonscrire définitivement le phénomène qui importune sans cesse le secteur depuis belle lurette.

C’est donc dire que, dorénavant, certains établissements  privés seront tenus de revoir leur copie ou de fermer boutique. Après près de deux décennies d’épouvantables résultats, une responsabilité certes à partager, dans la collaboration Etat-Privé dans la gestion de l’école, l’étau se resserre donc autour de certaines écoles privées pour que la rigueur soit désormais de mise pour promouvoir le retour de l’excellence à l’école.

A ce jour, s’il est incontestable que le rôle du privé dans le système éducatif malien est indispensable, il va s’en dire que seuls les établissements répondant aux normes prescrites par la loi doivent fonctionner et bénéficier de la subvention de l’Etat au niveau du secondaire. Depuis  plus d’une décennie, en milieu urbain, l’essentiel des élèves admis au DEF est accueilli par des établissements d’Enseignement privés qui, pour la plus part ne répondant pas aux normes requises. Pourtant, chaque année, l’Etat débourse plus de 30 milliards de nos francs pour assurer la prise en charge des élèves orientés.

Or, sous d’autres cieux, cette manne pouvait servir à construire et réaliser des centaines de lycées et établissements techniques dans le pays. Hélas ! Le système devenu du commerce impliquant même des acteurs étatiques a atteint son paroxysme. Le nombre vertigineux des écoles privées sans adéquation pèse négativement sur l’Education qui constitue de loin l’investissement le plus important qu’un pays puisse faire pour assurer le bien être de ces citoyens.

Rappelons que, le recours aux écoles privées dans l’orientation des élèves du public admis au DEF est né  des dispositions de la loi n° 94-032, portant statut de l’enseignement privé. Le Mali étant un pays en voie de développement en forte croissance du taux de scolarisation, les autorités d’alors s’étaient confrontées à l’urgence des besoins qui ont rendu nécessaire le recours à toute initiative privée dans le système éducatif.

Un enseignement privé mais juridiquement encadré. Malheureusement, parer à l’insuffisance criarde est devenu un fonds de commerce économique et politique pour certaines autorités scolaires. Quand des conseillers pédagogiques ou des directeurs de CAP ou d’Académie deviennent propriétaires d’écoles alors, c’est bonjour au dégât. C’est comme si on dit que le couteau peut tailler sa propre manche.

Certes, la loi prévoit que la création d’un établissement privé doit être déclarée aux autorités compétentes qui évaluent les conditions d’adéquation, si l’école appartient à un conseiller pédagogique, dont l’avis compte pour orienter les élèves dans telle ou telle école. N’est-ce pas qu’il est difficile de moraliser un tel système ?. C’est pourquoi, à ce jour, tous les ordres d’enseignement : la maternelle, le primaire, le fondamental, le secondaire général, technique et professionnel sont suffisamment pourvus en établissements mais de mauvaise facture.

Rare sont ceux qui répondent aux critères. C’est pourquoi, le produit n’est pas bon. C’est à cette équation que le gouvernement s’attèle en élargissant le contrôle aux inspecteurs généraux, aux membres de son cabinet et la CPS pour plus d’objectivité dans le choix des établissements retenus.

Daniel KOURIBA 

Source: Tjikan

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