Au moment où notre pays vit une crise profonde à répétition, le Ministère de l’artisanat et du Tourisme a choisi d’organiser le Salon International de l’Artisanat du Mali (SIAMA).
Le SIAMA qui a ouvert ses portes samedi 18 novembre, s’étalera jusqu’ au 26 novembre au Parc d’Exposition de Bamako. C’est une initiative du Ministère de l’Artisanat et du Tourisme en partenariat avec l’Assemblée Permanente des Chambres de Métier du Mali (APCMM).
Si le ministère a eu le courage d’organiser ce salon, les citoyens critiquent le choix du moment. Car, le contexte du moment ne se prête pas à l’organisation d’un tel évènement. La priorité est ailleurs, disent ces personnes. Pour elles, le Mali actuel devait se pencher aux questions sécuritaires qui sapent aux efforts de développement des dirigeants. Les populations vivent la psychose totale d’être attaquées par les irrédentistes. A cet égard, la sécurisation du pays devait être la préoccupation de l’heure.
C’est le moment choisi par le ministère de l’Artisanat et du Tourisme pour s’adonner aux amusements, disent les mécontents de ce festival.
Les questions que posent ces personnes sont les suivantes : combien coutera ce salon au budget national ? Qui sont les participants ? Y’aura-t-il une visibilité en ces temps qui courent ?
Des interrogations qui ne laissent les maliens indifférents dans la mesure où les populations vivent une psychose totale à cause de l’insecurité.
Au lieu de juguler la crise, les autorités s’adonnent en spectacle par l’organisation d’un spectacle aux retombées incertaines.
Malgré tout, les autorités s’obstinent organiser du folklore, pour dit on relever l’artisanat qui souffre d’un malaise depuis 2012, date de déclenchement des hostilités au Nord Mali. Pour les maliens épris de liberté, la priorité est ailleurs dans un Mali où la sécurité des personnes et leurs biens est menacée par les terroristes de tout acabit. La vie est presque arrêtée pour de nombreuses localités du pays et cela à cause de l’insécurité qui sévit dans ces zones. Dans une bonne partie du Nord, les populations ne dorment pas. Elles font l’objet d’attaques par des terroristes et narcotrafiquants.
La non tenue du festival annuel Essakane ces dernières années est la preuve palpable du manque de sécurité dans cette partie du territoire malien.
A cet égard, le ministère de l’artisanat et du Tourisme a manqué de formule en voulant organiser un forum sur l’artisanat malien. La participation à ce forum des opérateurs économiques et entreprises artisanales est incertaine au vu de la situation sécuritaire du pays. Au lieu d’amuser la galerie, Mme le Ministre de l’Artisanat et du Tourisme ferait mieux de s’occuper des questions sécuritaires en partenariat avec ses homologues de la défense et de la sécurité. C’est à ce prix que les Maliens l’accorderont leur confiance.
Abdourhamane Sylla
Le Démocrate