“Bamako ville propre et moderne” ou “Bamako, capitale du futur Sommet de la francophonie” ? Les arguments sont nombreux pour les habitants de la capitale qui se croient obligés de trouver des justifications à l’opération de déguerpissement entamée par le nouveau gouverneur du District, Mme SACKO Ami KANE. Toujours est-il que la dame, Commissaire de police de son état et bien connue, a réussi à forcer le passage avec les machines lourdes qui continuent de démolir les installations faites sur les voies publiques. Même sa rencontre avec les organisations corporatistes des commerçants n’y fit rien. Il faut simplement libérer les voies publiques, semble se dire Mme le gouverneur. Et, visiblement, elle réussit le challenge avec une population citadine qui se résigne et s’adapte.
Mais quelles que soient les raisons de cette démolition, au final, c’est la capitale qui respirera mieux. Seulement voilà, il demeure d’autres réalités avec lesquelles aucune volonté ne saurait faire de Bamako une ville propre et coquette. Il s’agit de ces montagnes d’ordures et des animaux qui divaguent sur, justement, les mêmes voies publiques. Pour l’heure, ce qui nous intéresse, ce sont les tas d’ordures des dépôts de transit. Où Ami KANE ira-t-elle déposer les ordures du centre-ville comme celles entassées devant le cimetière de Lafiabougou et à côté du Stade Modibo KEITA ? Selon des sources généralement bien informées, la question du déplacement des dépôts de transit a été évoquée en rapport avec l’opération de déguerpissement en cours. Le ministre de l’environnement, selon les mêmes sources, est entrain de voir, avec ses services techniques, les endroits où il faudra impérativement amener les ordures de Bamako. Toutes choses devant en appeler à la sensibilité de tous ceux qui luttent pour la protection de notre environnement.
En effet, il n’est un secret pour personne que les membres du gouvernement d’IBK ont toujours brillé par leur incompétence et de leur manque d’inspiration. Il n’est donc pas exclu que le ministre en charge de l’environnement se contente d’une solution simpliste consistant à ne trouver de nouveaux dépôts que dans les environs immédiats de la capitale dont on sait qu’ils sont également faits de forêts classées et de terrains pour concessions rurales. En tous cas, au Réseau des Communicateurs pour l’Environnement (RCE), l’on pense que l’occasion est bonne plutôt pour le ministre de l’environnement de prouver qu’il mérite sa place en refusant toute violation de la loi. En fait, le transfert des dépôts d’ordures de la capitale vers des endroits très proches, des forêts classées s’apparenterait à une violation flagrante des textes sur l’environnement. Et nous le dénoncerons vivement. Même s’il est vrai qu’il faut que les autorités de l’environnement doivent apporter leur soutien à Ami KANE dans sa croisade contre l’insalubrité et l’anarchie.
La Rédaction
Source :Liberté