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Opportunisme ou provocation : Quand le Mnla veut construire un siège à Bamako

Pour une chimère, on pourrait bien s’en accommoder, sauf que le Mnla, sur un nuage depuis Mai dernier, tente subtilement de tirer les marrons du feu. Un siège en plein cœur de Bamako, l’objectif est tentant et sa réalisation pourrait bien être une affaire d’Etat.

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L’idée est nauséeuse, à bien des égards, mais lorsqu’on est subitement visité par Machiavel, il est alors seulement concevable d’endurer l’électrochoc de certaines pensées hérésiques. Il est vrai que depuis le 21 mai dernier, des renégats dictent leur hideux code moral aux populations de Kidal  et sa sphère. Il est aussi vrai que depuis le 16 juillet, des négociations se sont ouvertes à Alger entre groupes armés et gouvernement  malien. Une feuille de route consensuelle a même été obtenue au forceps pour servir de canevas aux futures négociations  théoriquement prévues   début Septembre. Le Mnla pour lequel, cette première abdication aux abords de la ligne rouge du gouvernement  présente un arrière goût d’échec, multiplie les initiatives afin d’inspirer l’épouvante au tour prochain. Le contexte géostratégique aidant, les bandits armés savent, mieux que quiconque, que  l’opération Barkhane  sonne ainsi le glas de  leur épopée funeste.

 

Se dressant comme l’assurance tous risques dans une zone aujourd’hui considérée comme le nombril du terrorisme. C’est à cette fin que les enturbannés de Kidal, sous l’ombre des armes desquelles toutes ces négociations se dérouleront, en raison  de leur hypothétique victoire sur l’armée malienne. Tentent d’allier incongruité et malice. Le tout pour faire payer cher à ce Mali qui a douché leurs ardeurs et mis sous le boisseau leur projet de partition du Pays. Condamné à se tenir à carreaux en dehors de toute option  militaire, le Mnla entend donc présenter aux futures négociations une kyrielle de desiderata en dépit de tout bon sens. Un bataillon de généraux, on en parle, des milliers de recrues  soit. Et même lorsqu’on parle d’intégration dans le tissu socio économique,  cela est moins irritant .Ce qui l’est,  et qui pourrait transformer l’ire en indignation, c’est le fait de penser à élever un le sigle du Mnla au fronton de la capitale, Bamako. En effet, entres autres idées à l’étude, il y a ce que les bandits armés appelleraient le pire des cas, à savoir transformer leur groupement armée en parti politique. Dieu soit loué ! De cette idée, on peut bien s’en réjouir d’autant qu’elle ouvre une fenêtre  sur des bonnes dispositions d’esprit quant à la signature prochaine d’un accord de paix global et définitif. Beaucoup plus loin, le Mnla pour lequel  ces quatre lettres maculées  de sangs déclinant toute leur identité, se résoudrait volontiers certes  à les renier  pour leurs contenus actuels qui riment avec la négation de l’Etat malien, mais pas pour les causes à venir. Aussi apprend-on, le mouvement nationale de libération de l’Azawad  serait troqué au profit du Mouvement  National pour la Liberté et l’Alternance (Mnla). Du pareil  au même. Tout le leurre se trouve à ce niveau et doit faire l’objet d’une attention toute particulière. Si l’idée prospère, le Mnla nouvelle version, cherchera dûment un récépissé et prendra ses quartiers en plein cœur de Bamako.

 

 

Les moyens suivant, les maliens seront surpris un jour de voir un gratte ciel surgir  de nulle part, pouvant contenir autant de militants qu’ils en demeurent aujourd’hui  des combattants. Encore là un autre leurre. De quoi fouetter l’orgueil du parti présidentiel le RPM  afin qu’il sorte des labyrinthes sombres de la vielle bâtisse faisant l’office de siège national à l’Hippodrome. Et nous faire oublier  très vite l’odyssée de l’Adema Pasj qui, avec ses 10 ans de pouvoir et un actif annuel de 200 millions au titre de l’aide de l’Etat aux partis politiques, a mis en pertes et  profits, le domaine à lui attribué dans l’ACI 2000 pour s’éterniser  dans le mythique siège de Dravela, à l’architecture médiévale et dont on se demande encore à qui profite le bail.

 

Vivement que les autorités maliennes soient visitées par la grâce  afin que cette vision onirique du Mnla foisonnant de germes  de conflits,  ne puissent prospérer au de-là du caquet de ses géniteurs. L’histoire de l’Udpm est là pour bien s’en inspirer.

Amadou SANGHO

SOURCE: Le Prétoire

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