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Opération taxi de l’ANPE : Une opportunité pour booster l’économie et lutter contre la pollution

Permettre à une population en dehors du système financier et du crédit bancaire d’en bénéficier, mais aussi d’accéder à une indépendance professionnelle via l’entrepreneuriat, voilà d’un trait l’avantage de l’opération taxi de l’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE). Sans parler du renouvellement du parc automobile qu’elle a suscité.

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Bamako n’est plus la ville coquette des premières heures de l’indépendance de notre pays, a rappelé le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, dans sa réponse aux vœux de nouvel an du Premier ministre, Oumar Tatam Ly. La remarque est d’autant plus pertinente qu’elle n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Dans les heures qui ont suivi, le gouvernement a sorti un plan ‘’commando’’ contre les ordures à Bamako. Mais, le plus souvent au Mali, dès qu’on parle de l’environnement, les esprits se tournent vers seulement les ordures ménagères. Or de toutes les pollutions environnementales, la plus grave est la pollution atmosphérique. Que les conséquences sur la santé sont incommensurables.

Selon les spécialistes de l’environnement, outre la pauvreté du couvert végétal due, à la coupe abusive du bois, la fumée des véhicules réformés de l’Europe et d’Amérique est également à l’origine de la forte canicule à Bamako et dans les grands centres urbains de notre pays. Nos rues inondent de la vieillerie qui rejette d’énorme quantité de gaz carbonique (CO2) non comestible par le peu d’arbres qui surplombent nos toits. Conséquence, les arbres, aux feuilles en détresse, se rabougrissent pour mourir plus tard. C’est pour renverser cette tendance dangereuse pour notre santé et freiner l’asphyxie de nos villes, que l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) a fait d’une pierre deux coups. Il s’agit d’associer à la promotion de l’emploi des séniors, celle de l’assainissement de notre environnement. Le projet, intitulé « l’opération renouvellement du parc de véhicules de taxi au Mali », lancé à cet effet, il y a environ quatre ans, a répondu à toutes les attentes.

Selon une note technique, dont nous nous sommes procurés une copie, la dimension sociale était le principal objectif visé par le projet et fonde le montage économique réalisé. Tous les acteurs associés étaient décidés à garantir sa réussite et sa pérennité. Il s’agit non seulement de permettre à des salariés taximen de créer leur micro entreprise, mais aussi de professionnaliser la corporation. Afin d’accompagner le candidat, certes responsabilisé et motivé par la perspective de posséder son propre outil de travail, mais pas moins fragile dans la gestion de son activité. Pour  compenser cette lacune, deux acteurs clés encadrent cette démarche. Il s’agit en premier lieu de la Coopérative des Chauffeurs et Conducteurs de Taxi du Mali (professionnalisation). Elle assure un rôle de choix du modèle de véhicule, de sélection des bénéficiaires, de contrôle et de garant du processus de réparation, d’entretien des véhicules et l’application des mesures de remboursement à la banque. C’est elle qui établit les règles d’éligibilité et définit les besoins en formation et assistance.

Et d’autre part du  « Cabinet conseil » chargé d’assurer l’ingénierie financière et organisationnelle de l’opération taxi (négociation avec les fournisseurs et l’ensemble des acteurs). Pour cette mission de coaching global, l’ANPE a signé un contrat avec  la société CREDIT MALI pour le suivi du dénouement des crédits individuels. Le chauffeur de taxi, à la fin du remboursement de son prêt a deux options : revendre sa voiture et repartir sur un nouvel achat neuf avec des charges journalières en diminution, donc un revenu croissant pour continuer sa profession avec un outil de travail payé et donc des charges nulles de remboursement.

La dimension environnementale, qui consiste à renouveler le parc de taxis et la destruction corrélative des anciens véhicules remplacés, contribuent à améliorer la qualité de l’air par la mise en rebut de véhicules très polluants. Ce projet s’inscrit pleinement dans le cadre de la lutte contre les impacts liés aux changements climatiques. Il s’agit en effet d’une mesure d’atténuation permettant de diminuer les émissions de gaz à effet de serre,  cause des changements climatiques. Une Note d’Idée de Projet (PIN) est en cours d’élaboration avec l’appui du Réseau Carbone dans le but d’avoir accès à un financement carbone via les dispositifs du Mécanisme de Développement Propre (MDP). Ce projet et cette démarche ont pu être exposés par le Gouvernement malien lors du SIDE EVENT de la mission conduite par le chef de l’Etat à Copenhague en décembre 2010.

La dimension économique, consiste à insérer une population en dehors du système financier et du  crédit bancaire donc plus « à risque » d’en bénéficier, d’accéder à une indépendance professionnelle via l’entrepreneuriat, grâce à la garantie apportée par l’Agence Nationale Pour l’Emploi, à travers un accompagnement adéquat. La crédibilité de l’opération a été prouvée, d’où l’intérêt appuyé de trois grandes banques de la place (BRS, BIM et Banque Atlantique). Avec l’appui du Gouvernement, toutes les banques ont participé à l’opération. Nous y reviendrons plus en détail sur les retombées économiques du projet.

 

Mohamed A. Diakité

Source: Tjikan

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