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Burkina : Ibrahim Traoré dénonce les « mensonges » du général Langley et réclame des excuses publiques

Début avril, devant la Commission sénatoriale américaine sur les forces armées, le général Michael Langley, chef du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM), a mis en cause la gouvernance du Burkina Faso en affirmant que les ressources minières du pays, notamment l’or, ne bénéficieraient pas à la population mais serviraient à maintenir le régime au pouvoir.

Ces déclarations ont immédiatement suscité une vive réaction de la part des autorités burkinabè. Le ministère des Affaires étrangères avait alors publié un communiqué officiel pour contester ces propos, les qualifiant d’accusations infondées et portant atteinte à la souveraineté du pays.

 

Le président Ibrahim Traoré est revenu en détail sur cette affaire au cours d’un entretien accordé à Sputnik Afrique, exprimant son indignation et exigeant des excuses publiques du général Langley. Ce dernier, selon Traoré, aurait non seulement tenu des propos inexacts, mais aussi trahi une forme de solidarité attendue entre peuples africains. Pour lui, le fait qu’un officier noir participe à la propagation de ce qu’il considère comme une campagne de désinformation ajoute une dimension particulièrement douloureuse à cette affaire.

 

Souveraineté défendue et critique du paternalisme occidental

 

Traoré a souligné que le Burkina Faso n’avait jamais constitué de réserve d’or nationale avant l’arrivée de son gouvernement, et que l’État actuel était le premier à placer l’or burkinabè dans un circuit de réserve public, sous contrôle du Trésor. Selon lui, en plus d’être factuellement erronées, les déclarations de Langley révèlent une volonté de discréditer un pouvoir qui revendique son indépendance et développe de nouveaux partenariats stratégiques, notamment avec la Russie.

 

Pour le chef de l’État burkinabè, la posture américaine illustre une forme d’ingérence persistante dans les affaires africaines. Il estime que les partenariats extérieurs du Burkina Faso, y compris ceux conclus avec Moscou, ne concernent que le peuple burkinabè et ses dirigeants. Il affirme que la présence passée de troupes occidentales n’a pas permis de contenir l’expansion du terrorisme dans le pays, et qu’au contraire, ces présences militaires auraient freiné le développement des capacités de défense nationales.

 

Depuis son arrivée au pouvoir, Ibrahim Traoré a engagé son pays dans un tournant stratégique : restructuration des forces armées, relance de l’industrialisation et priorisation de l’agriculture. Il affirme que ce sont ces réformes – et non un quelconque détournement des ressources – qui expliquent l’opposition de certains partenaires internationaux à sa politique. Il voit dans les critiques américaines une tentative de freiner cette dynamique en recourant à des récits trompeurs.

 

Une jeunesse éveillée et des alliances réaffirmées

 

Le président burkinabè affirme que la jeunesse africaine n’est plus dupe face aux mécanismes d’influence et de division. Il estime que les campagnes médiatiques hostiles, parfois relayées par des figures africaines elles-mêmes, ne parviennent plus à affaiblir la volonté des peuples de reprendre le contrôle de leur destin. Il appelle à une rupture avec les schémas de domination anciens, et insiste sur l’importance de construire une armée forte pour garantir l’autonomie du pays dans tous les autres domaines.

 

L’entretien avec Sputnik, diffusé à la télévision nationale, a également permis à Traoré de réitérer son engagement envers une coopération renforcée avec la Russie, dans les domaines militaire et technologique. Il affirme que Moscou est l’un des rares partenaires à avoir fourni du matériel militaire au Burkina Faso sans conditions restrictives, et que l’assistance russe contribue directement à la montée en puissance des capacités de défense burkinabè.

 

En dénonçant les déclarations du général Langley, Ibrahim Traoré ne se contente pas de répliquer à une accusation : il cherche à réaffirmer une posture politique fondée sur l’autodétermination, la reconstruction de l’appareil sécuritaire et le rejet du paternalisme international. Le président burkinabè invite les institutions et les individus à reconnaître leurs erreurs de manière transparente, estimant qu’un propos tenu publiquement ne peut être corrigé que de la même façon. Pour lui, cette exigence de cohérence est désormais non négociable.

 

Source : La Nouvelle Tribune

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