Débarrasser le Général Sanogo de ses ex-compagnons devenus encombrants sans faire de vague aux yeux de la communauté nationale et internationale est tout le sens, de l’opération « Sanya » qui a visé la ville de Kati au lendemain de la mutinerie déclenchée par une poignée de bidasses. Décryptage
Depuis la mutinerie du 30 Septembre dernier à Kati, le retour précipité du chef de l’Etat de sa visite parisienne et son discours qui sonnait comme un cri de guerre à l’endroit de l’ex- junte, les choses se sont précipitées. De la dissolution du comité de suivi militaire à celle du CNRDRE, à l’arrestation des mutins et au démantèlement de certains officiers dont le Général Sanogo, tout laisse voir que l’opération « Sanya » menée par le lieutenant-colonel Elisée Dao et ses hommes avait pour seul objectif de débarrasser Sanogo de ses ex- compagnons qu’il ne parvenait plus à mettre au pas. Et pour cause, depuis la promotion de ce dernier au grade de général quatre étoiles, les sauts d’humeurs de la part de ceux là laissé en touche et qui pourtant ont participé au coup d’Etat du 22 Mars étaient fréquents. Des scènes qui n’étaient pas sans inquiéter le tout nouveau général. A près avoir eu sa part du gâteau, un gâteau de loin insuffisant pour la soldatesque qui a opéré le coup d’Etat, il fallait trouver le moyen de s’éloigner de ces derniers. Mais qui pour le faire ? En tout cas pas lui Sanogo qui en le faisant serait vu en traitre. Ainsi la mutinerie irréfléchie du 30 Septembre était une occasion toute trouvée pour réaliser ce vœu.
Le scénario est parfait
Le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta, vient à travers son discours « cri de guerre » au secours de celui qui selon de nombreuses sources a joué un rôle important dans son élection à la tête du Mali. IBK qui au cours de toutes ses deux cérémonies de prises de fonctions-Au CICB et au stade du 26 Mars- n’a cessé de répéter que le peuple malien savait être reconnaissant, l’a démontré. En mettant dos à dos la hiérarchie militaire et les subalternes, en annonçant la dissolution du comité de suivi militaire dirigé il y a peu par le général Sanogo, celle du CNRDRE, il venait comme ont le dit de retirer une grosse épine des pieds de Sanogo. Et pour finir le travail, on lance une opération dénommée « Sanya » c’est-à-dire la propreté qui se charge de démanteler tous ceux qui sont soupçonnés de pouvoir inquiéter le général Sanogo. Mais la réussite de l’opération a été d’avoir fait croire que le général était une cible. Ainsi les armes retirés de son domicile et brandit comme un trophée par l’opération « Sanya » à fait le buzz. Les canards de la place, les sites internet, les chaines de télé et radio se sont donné à cœur joie à commenter, féliciter et se réjouir de la réussite de l’opération.
Résultat : L’épine CNRDRE est retirée des pieds de Sanogo (qui logerait désormais dans les bureaux d’ATT à côté du Pr Dioncounda, celui là même qui l’a fait général) grâce à IBK à travers l’opération « Sanya » et à une bonne communication de la presse malienne.
Mohamed DAGNOKO