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Opération de distribution de moustiquaires imprégnées à Kati : Le défi de convaincre la population !

Depuis plus d’une semaine, des agents de distribution des moustiquaires imprégnées du district sanitaire de Kati sont à pied d’œuvre sur le terrain afin de doter chaque famille et les protéger contre le paludisme. La campagne a débuté le 18 juin 2020 par l’orientation des directeurs techniques des CSCOM  et a pris fin le 25 juin 2020. Malgré la sensibilisation et les conseils des agents de santé et des agents distributeurs sur les mesures préventives d’utilisation de ces moustiquaires, force est de constater la méconnaissance, sinon le non-respect de celles-ci par certaines personnes. Une situation qui n’est pas sans conséquence sur la santé de la population.

Selon M. Ismaël Simaga, médecin chef du district sanitaire de Kati, cette campagne est la 3ème du genre (2014-2018 et 2020) de distribution des moustiquaires imprégnées à la population de Kati.

Contrairement aux autres campagnes, cette fois-ci, le recensement de la population pour la dénombrer n’a pas été fait, a indiqué le médecin chef Simaga. Cela, à cause du contexte de la pandémie liée au Coronavirus. Parce que, dit-il, parmi les mesures barrières il faut éviter les rassemblements.

« C’est cette contrainte qui a fait qu’on est passé directement à la phase de distribution. Même si il avait été demandé aux autorités locales, notamment les chefs de quartiers, les chefs de villages avec le relai communautaire et les ASACO de procéder aux recensements des chefs de ménages » a fait savoir le Dr Simaga avec la précision que l’estimation a été faite sur la base de la population administrative.

Pour la distribution, dit-il, les consignes, le message avaient été donnés par le comité de pilotage présidé par l’adjoint au préfet.

A noter que cette campagne porte sur des moustiquaires imprégnées à longue durée (MILD), dont la durée de vie est de 3 ans. «  Mais il y a des conditions de conservation et d’utilisation » informe le Dr Simaga. Au nombre desquelles, dira notre interlocuteur, il y’ a le fait de l’étaler à l’ombre  pendant 4h à 5h de temps, pour permettre de dégager le gaz avant son installation. «Ce n’est pas utile de le laver, d’utiliser le savon pour cela » a conseillé le médecin-chef du district sanitaire de Kati.  Malheureusement, selon lui, il y a des gens qui les revendent sur le marché, alors que ce n’est pas fait pour ça.

Pour l’entretien de ces moustiquaires, Dr Simaga précise qu’il y a des conditions. Dont le fait d’éviter de les laver avec l’eau de javel, parce que dit-il, une moustiquaire à la limite est couverte de la poussière quand elle utilisée à longue durée. Pour le savoir, il conseille d’observer le changement de sa couleur de blanche vive à jaune. A ce stade, en le trempant même dans l’eau simple la poussière peut partir lorsqu’on l’étale à l’ombre. «  Il ne faut jamais l’étaler au soleil. Utiliser l’eau de javel ou l’étaler au soleil, ça désorganise le principe actif qui fait que ça repousse les moustiques, le produit qui est utilisé pour l’imprégnation » a précisé le Dr Simaga.

Malgré la sensibilisation des autorités locales, des agents de santé et des agents distributeurs, le constat laisse apparaître au niveau de beaucoup de familles, la méconnaissance totale des mesures d’hygiènes et préventives. Or, cette méconnaissance n’est pas sans conséquences sur leur santé. Selon certains témoignages, ces victimes développent des allergies au niveau des yeux ou au niveau de tout le corps, des rhumes, des gènes respiratoires. C’est le cas pour la dame Yaye Fané,  mère de deux filles.

Elle a témoigné en ces termes : « le soir où j’ai dormie avec mon enfant sous cette moustiquaire, nous n’avons pas fermé l’œil pendant toute la nuit. Tout mon visage me piquait surtout les yeux et ses alentours, on dirait qu’on m’avait frotté le visage avec du piment et à chaque instant je sortais pour me laver le visage. Ma fille n’a pas arrêté de pleurer, je la frappais pour qu’elle se taise. Le matin tout mon corps me piquait surtout quand je sortais sous le soleil c’était encore pire. Je ne savais pas qu’il fallait étaler la moustiquaire à l’ombre quelques heures afin que les gaz se dégagent avant de dormir là-dessous ».

Même mésaventure chez Moussa Sidibé, chef de famille à Kati. « Cette nuit fut très longue pour moi, j’étais fortement enrhumé, j’avais de la migraine et j’arrivais à peine à respirer. J’attendais seulement qu’il fasse jour pour aller me déclarer positif de la Covid-19 avec ces signes. Heureusement pour moi un voisin qui a été victime de la même chose m’a informé que c’est la moustiquaire imprégnée qui est à la base de tout ça si les mesures d’utilisation ne sont pas respectées » témoigne-t-il.

Comme conseil à la population, Dr Simaga a demandé de ne pas immédiatement  attacher les moustiquaires pour s’y mettre dessous. Cela, parce que le produit qui est là-dessus peut être agressif, provoquant chez certains des allergies. Donc, il conseille de les mettre à l’ombre avant utilisation.

Il invite la population à écouter les conseils des agents de santé et distributeurs, sur les consignes qui sont données. De respecter les conditions d’utilisation de ces moustiquaires.

A noter que les moustiquaires imprégnées sont distribuées à deux occasions, notamment la vaccination des enfants et lors de  la consultation prénatale des femmes.

Par Maïmouna Sidibé

Source: Journal le Sursaut-Mali
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