Le gouvernement décide de nouveau de réviser la Constitution de 1992. On ne va pas épiloguer sur la nécessité ou pas de la réforme. Après plus de vingt-cinq ans d’existence, tous les Maliens ou presque reconnaissent qu’il faudrait réviser notre Loi fondamentale.
Toutefois, le moment n’est pas approprié. Le Mali a d’autres priorités comme la paix et la sécurité à travers tout le pays. Il ne se passe presqu’aucune journée sans qu’on ne parle d’insécurité au Mali. Difficile de réviser dans ces conditions la Constitution.
À celle-ci, il faut ajouter la décrispation du climat politique qui doit être la priorité du moment. Le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé et ses amis contestent toujours la réélection du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. Le patron du parti de la poignée de main a recueilli plus de trente pour cent des suffrages exprimés. Ce qui n’est pas rien. La preuve, ils ont refusé de rencontrer le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga.
Avec un tel clivage, on n’a pas besoin d’être un devin ou même d’avoir étudié à la Sorbonne pour conclure que le processus ne sera ni inclusif encore moins consensuel. L’annonce de la date du référendum par le gouvernement, bien qu’indicatif, est assez illustrative.
Pour l’histoire, le président de la République doit mobiliser toute son énergie pour ramener la paix, la sécurité et améliorer le quotidien des Maliens. Les réformes politiques et institutionnelles viendront après.
Abdrahamane Sissoko
Le Wagadu