Le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Dramane Dembélé, et ses homologues des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Mohamed Ali Bathily, de la Sécurité et de la Protection civile, Sada Samaké, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maiga, ont visité, mardi, le site des logements sociaux de N’Tabacoro. Ils étaient accompagnés du gouverneur de Koulikoro, Allaye Tessougué, et des préfets. Les ministres entendaient faire le point avec les habitants de la zone de N’Tabacoro et celle de N’Tabacoro Sud ou extension, afin de définir comment ces deux zones ont été exclues de l’expropriation et pourquoi elles continuent d’être occupées.
La délégation s’est tout d’abord rendue dans la zone de N’Tabacoro. Ici, les membres du gouvernement ont rencontré le président de l’Association « Fasodjékabara », Mohamed Koné. Depuis 2008, rapporte celui-ci, la rumeur court sur une expropriation de la zone. « Mais depuis quelques jours seulement nous en avons eu la certitude », explique-t-il en jugeant la situation très difficile et délicate. Avant de s’installer à N’Tabacoro, ces habitants résidaient à Sokoniko et dans la zone aéroportuaire. « On nous a fait savoir qu’on ne pouvait rester sur ces lieux car ils appartenaient à l’Etat. Et c’est ensuite qu’on nous a recommandé de créer une association afin de nous donner un endroit légal. Cet endroit c’était la zone de N’Tabacoro », a indiqué Mohamed Koné. C’est ainsi qu’en 2004, chaque membre de l’association a obtenu une parcelle et construit sa maison. « Quand on nous a expliqué que nous devons quitter les lieux, nous avons d’abord pensé que les hautes autorités ignoraient réellement ce qu’il y avait ici. C’est pour cela que nous leur avons demandé d’effectuer une visite sur le terrain. Car nous ne pouvons pas être pour une énième fois expulsés d’un endroit qu’on nous a donné légalement », a soutenu Mohamed Koné en assurant que chaque habitant possède son titre foncier, signé par trois ministères.
Après la zone de N’Tabacoro, la délégation a mis le cap sur N’Tabacoro Sud. Selon la direction des domaines, une enquête préliminaire avait été faite en 2008 sur cette zone pour recenser tous ceux qui y avaient des concessions rurales. Le préfet de Kati a alors pris la décision de rapporter les titres d’attribution afin de proposer des compensations ailleurs. Les habitants sont véritablement dans l’illégalité car ils ont construit des maisons en sachant que la zone était déclarée d’utilité publique. Un autre son de cloche émane de ces habitants qui soutiennent posséder des documents de propriété délivrés par le sous-préfet.
Selon le ministre Mohamed Ali Bathily, il y a eu certainement un problème au moment où la zone a été choisie pour accueillir des logements sociaux. Il a noté que les habitants avaient construit sans avoir obtenu d’autorisation de construction et en dehors de tout plan d’urbanisation. « Ces personnes ont pris suffisamment de risque par rapport au respect de la loi. Nous allons confronter les documents une fois qu’ils seront déposés par les intéressés », a-t-il annoncé en promettant que la loi sera appliquée.
Après cette visite de terrain des membres du gouvernement, les ministères concernés vont se réunir pour résoudre ce problème afin que le programme de construction des logements sociaux puisse se poursuivre normalement.
F. NAPHO
source : L’ Essor