C’est à travers l’édition de 20 heures du journal télévisé que l’annonce a été faite. Les autorités maliennes ont livré un présumé jihadiste dénommé Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud. Il fait l’objet de quatre charges de crimes de guerre et quatre pour crimes contre l’humanité commis à Tombouctou.Il est arrivé à La Haye en provenance de Bamako, ce samedi soir 31 mars. Il sera présenté en audience de première comparution mercredi prochain devant la Cour pénale internationale. Il est présenté comme un ancien commissaire islamique d’Ançar Eddine lors de l’occupation de 2012.
Selon la CPI, M. Al Hassan y aurait joué un rôle de premier plan dans la commission des crimes et la persécution religieuse et sexiste infligée par des groupes armés à la population civile de Tombouctou.
Selon le mandat d’arrêt, M. Al Hassan, de nationalité malienne, né le 19 septembre 1977, dans la communauté d’Hangabera située à environ 10 km au nord de Goundam dans la région de Tombouctou, au Mali, et membre de la tribu touarègue/tamasheq des Kel Ansar, aurait été membre d’Ansar Eddine et aurait été commissaire de facto de la Police islamique. Il aurait également été associé au travail du Tribunal islamique à Tombouctou et aurait participé à l’exécution de ses décisions. M. Al Hassan aurait pris part à la destruction des mausolées des saints musulmans à Tombouctou grâce à l’utilisation des hommes de la Police islamique sur le terrain. Il aurait aussi participé à la politique de mariages forcés dont des tombouctiennes ont été victimes, qui ont donné lieu à des viols répétés et à la réduction de femmes et de jeunes filles à l’état d’esclaves sexuelles.
La Chambre a conclu que les preuves présentées par le Procureur donnent des motifs raisonnables de croire que M. Al Hassan serait pénalement responsable pour des crimes contre l’humanité (torture; viol et esclavage sexuel; persécution de la population de Tombouctou pour des motifs religieux et sexistes ; et autres actes inhumains) ainsi que des crimes de guerre (viol et esclavage sexuel ; atteintes à l’intégrité corporelle et atteintes à la dignité de la personne ; attaques intentionnellement dirigées contre des bâtiments consacrés à la religion et monuments historiques ; et condamnations prononcées sans un jugement préalable, rendu par un tribunal régulièrement constitué et assorti des garanties judiciaires généralement reconnues comme indispensables) commis à Tombouctou, au Mali, entre avril 2012 et janvier 2013. Signalons qu’il avait capturé par la force Barkhane qui l’a ensuite remis aux autorités maliennes.
Lors de son dernier passage au Mali, en octobre dernier, la procureure générale de la Cour Pénale Internationale, Fatou Bensouda a indiqué que Ahmad Al Faqi Al Mahdi ne sera pas le dernier Malien à être transféré à la CPI pour jugement dans le cadre de la crise sécuritaire de 2012. Par ailleurs, au niveau de la CPI, il y a également un dossier concernant le coup d’état de mars 2012 perpétré par Sanogo et ses collègues. Toutefois, aucun des présumés auteurs n’a encore été jugé dans le cadre de ce dossier.
Source: kibaru