Mahamane-BabyLe ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle organise, depuis hier jeudi au Conseil national du patronat du Mali (CNPM), l’atelier national de validation du Plan d’action opérationnel de la nouvelle politique nationale de l’emploi.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier, qui s’étale sur deux jours, était placée sous le patronage du ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Porte-parole du Gouvernement, Mahamane BABY. Il avait à ses côtés, le directeur général adjoint du Bureau international du travail (BIT), Dramane HAIDARA. On y notait la présence de plusieurs responsables de structures, et les acteurs concernés par les questions de l’emploi au Mali.
La validation du présent Plan d’action opérationnel, dira le ministre BABY, constitue une rupture par rapport à l’ancienne Politique nationale de l’emploi. En effet, pour la première fois au Mali, qu’ils vont avoir un tableau de bord suffisamment éclairé pour conduire le train de la Politique nationale de l’emploi. Il s’agit de la locomotive qui tire l’ensemble des actifs de notre pays, avec une porte étroite pour laisser passer ceux qui sont en âge de travailler et voulant effectivement travailler. Ceux-ci sont pressés et très nombreux selon leurs dernières estimations (250 000 à 300 000 demandeurs par an, instruits et non-instruits. Les instruits à eux-seuls avoisinent par an 90 000 jeunes sans emplois).
Le ministre BABY n’a pas passé sous silence le contexte actuel difficile contribuant à détériorer davantage la situation de l’emploi: une croissance économique faible, une croissance démographique galopante, une insuffisance structurelle de l’offre d’emplois productifs et décents, un faible niveau du capital humain et la faible employabilité de la main d’œuvre, un taux de chômage global très élevé (10,5%), un taux de chômage des jeunes alarmant (15,70%).
Pour le ministre, les défis à relever sont énormes. Aussi, le présent atelier doit mettre l’accent sur certaines questions plus stratégiques et plus aptes à répondre à l’attente des publics cibles. Il s’agit des questions suivantes:
Comment renforcer leurs méthodes de travail, de collaboration dans un cadre intégré et cohérent ? Quelles sont les actions prioritaires à mener dans les 3 ans à venir pour faire de la création d’emplois une réelle priorité, aux niveaux local, régional et national ?
Quels outils de suivi-évaluation pour mesurer leurs insuffisances et progrès afin de rendre visibles et lisibles les actions entreprises ? Comment financer leurs activités de promotion de l’emploi ?
Le ministre BABY a, par ailleurs, signalé que ces deux jours offrent aux participants l’opportunité non seulement d’échanger sur les actions prioritaires à retenir, mais aussi et surtout de partager la compréhension qu’ils ont du Plan d’action, afin d’une part de s’en approprier; et d’autre part d’identifier leurs rôles respectifs en ce qui concerne son application au quotidien.
Aussi, invite-t-il les acteurs à avoir constamment à l’esprit l’un des objectifs du Projet de société du président IBK qui est de créer sur 5 ans 200 000 emplois viables pour les populations maliennes, notamment les jeunes et les femmes.
De même, la nouvelle Politique nationale de l’emploi et son Plan d’action opérationnel intègrent ces ambitions et prennent en compte l’objectif de développement qui est de faire passer le Mali d’une économie exportatrice de matière première à une économie de création de richesses à l’horizon 2017.
Auparavant, le directeur général adjoint du BIT s’est appesanti sur l’importance de la création d’emploi comme stratégie majeure de croissance accélérée et de lutte contre la pauvreté.
Le DGA du BIT a rappelé une citation de son directeur général au sujet de la question d’emploi: «La croissance sans emplois ne constitue pas simplement une mauvaise politique sociale, c’est une mauvaise gestion économique qui entraine la diminution de la consommation, l’augmentation de la migration et du travail des enfants, une diminution de la demande globale et par conséquent des investissements, une diminution des financements disponibles pour les pensions, moins de collecte de taxes, moins de ressources pour des politiques sociales et au décompte final, plus de pauvreté et davantage de concentration des revenus».
À son avis, la Politique nationale de l’emploi place la question de l’emploi au cœur des changements structurels. D’où l’intérêt du BIT à soutenir cette belle initiative.
Par Sékou CAMARA