Les analystes, portraitistes et autres spécialistes du pouvoir public ont passé sous toutes les coutures la nouvelle équipe gouvernementale, conduite par Abdoulaye Idrissa Maïga, mise en place le 11 avril dernier. Cependant, un fait important mérite d’être retenu. C’est l’arrivée à la tête du département de l’Economie numérique et de la Communication du bouillant PDG du PMU-Mali, Arouna Modibo Touré. Sans conteste, il est la ‘’perle rare’’ dénichée par le pouvoir pour amener le tout numérique et la communication du Mali au diapason de notre ère. Coup de pinceau !
Bamakois bon teint, Arouna Modibo Touré est loin de ces jeunes babillards de la grande ville, qui s’affichent en ‘’fils à papa’’. Doté d’une bonhomie naturelle, fortifiée par une modestie légendaire, il s’est toujours caractérisé par sa courtoisie et distingué par son intelligence. Il n’a point de traits cachés qui peuvent contredire la perception qu’on a de lui. Il incarne l’expression latine de Juvénal «un esprit sain dans un corps sain».
Sportif de haut niveau et gestionnaire de haut de gamme, il fait du sérieux son arme de réussite et le fairplay sa règle de conduite. Il est enclin aux critiques mais insensible aux adversités à la malienne. C’est pourquoi, lorsqu’on lui rapporte certains ‘’boulets’’ contre lui d’une certaine presse, il éclate de rire car, estime-t-il, l’unanimité n’est pas requise même sur le bon Dieu. « L’essentiel est de travailler dans le sens de l’intérêt public » aime-t-il, souvent dire à ses interlocuteurs. Il est du genre « belief dynamic ». A savoir, croire pour essayer de changer chaque matin son quotidien.
Pour avoir fait ses premiers pas professionnels dans une entreprise de pont et chaussées, il est animé de la foi que rien ne se réalise au hasard. C’est pourquoi il a l’art de tirer des plans sur la comète. Partant, lorsqu’on lui reproche d’avoir laissé son juteux fauteuil de PDG du PMU-Mali au profit d’un portefeuille d’un département comme celui de l’Economie numérique et de la Communication, il répond d’avoir entendu la même chose lorsqu’il a quitté les finances de l’ANICT pour l’ANPE, ou même de la direction de l’ANPE pour celle du PMU-Mali (qui était dans le gouffre depuis le putsch de mars 2012). « On ne se fixe pas de destination lorsqu’on veut servir son pays. Je me sens utile pour mon pays dans tous ses segments de développement » argumente-t-il.
Les challenges à portée de main !
Mieux que tout le monde, le prédécesseur de Arouna Modibo Touré, Me Mountaga Tall, lors de la cérémonie de passation de charges, a exprimé toute sa confiance sur le nouveau titulaire du portefeuille de l’Economie numérique et de la Communication à pouvoir relever les défis. A cette occasion, Me Tall est revenu sur ses talents de bon gestionnaire, partout où il est passé ; cela sans lui cacher l’essentiel de sa mission : « Vous aurez à travailler sur l’image du Mali que certains s’évertuent à détruire » a-t-il déclaré à son successeur.
Cette affirmation du ministre sortant se comprend aisément, si l’on sait que le département concerné regorge de nombreux vieux loups, tapis dans l’ombre des directions et des sections syndicales. Lesquels souvent, n’hésitent point à composer avec le diable en laissant le tenant du portefeuille seul au charbon. C’est pourquoi, l’arrivée de ce jeune ministre, aurait fait saliver beaucoup d’entre eux. Surtout que la presse a justifié cela en un seul point, la négociation de la 4ème licence globale de téléphonie. Alors que les défis réels qui jalonnent sont complexes et diversifiés.
Au nombre desquels on peut citer entre autres , le cahier de doléances de la section syndicale de l’ORTM, l’orientation de l’ORTM sur ses véritables missions de service public (au lieu du bon gré d’une seule personne), la mise en route de la nouvelle structure binôme de l’ORTM, la SMTD (pour accélérer le processus de numérisation de la télévision nationale), la valorisation des activités de l’AMAP( changer le visage du quotidien national), de l’ANCD (à sortir du creux de la vague), de la Poste (à sortir du gouffre) et de l’AGETIC (pour promouvoir les TICS au niveau des services publics).
Ce n’est pas tout, loin s’en faut. Toutefois ils ne relèvent pas de l’impossible. Surtout lorsqu’on réussira à faire un bon management des ressources techniques pour créer des profits. Ce, étant donné que c’est l’un des départements les moins dotés par le budget d’Etat. A cet effet, le profil de l’actuel ministre répond valablement au challenge. Surtout, qu’il a dans sa poche un certificat en leadership dans le secteur public, obtenu à l’ENAP de Québec au Canada et un Master en gestion publique et management des Sciences-Po de Paris.
Toujours lucide, Arouna. M.Touré est du genre à relever les défis pour toujours faire prévaloir son leadership. Surtout que malgré son jeune âge (44 ans) il est toujours resté égal à lui-même, honnête, inventif et courageux. Au regard de ces atouts, il saura combler les attentes afin de donner un nouveau visage à ce département et ses directions rattachées.
En somme, le mérite revient au chef du Gouvernement, AIM, d’avoir porté son choix sur ce que les anglo-saxons appellent ce « rare gem » ( perle rare) pour booster le tout numérique et la communication au Mali.
Moustapha Diawara