En se séparant de certains hauts responsables des partis comme le RPM, l’ADEMA, l’UDD, le président de la République et son Premier ministre ne semblent pas avoir donné une large base sociale à l’exécutif malien. Certains déçus espèrent un …rattrapage correctif après les élections législatives.
Le Premier Soumeylou Boubèye Maïga a rendu public dimanche soir la composition de son gouvernement, composé de 32 membres (dont 11 femmes) contre 36 dans l’équipe sortante. La liste a été lue en direct à la télévision nationale (à partir du Palais de Koulouba) par le Secrétaire général de la présidence de la République du Mali, Moustapha Ben Barka.
C’est la première équipe gouvernementale du second mandat du président Ibrahim Boubacar réélu et qui a prêté serment le 4 septembre 2018 à Bamako. Beaucoup de membres de l’ancienne équipe ont été reconduits, même si certaines changent de portefeuilles.
Ceux qui font leur entrée sont notamment Mme Kamissa Camara (Affaires étrangères et Coopération internationale), Lassine Bouaré (Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale), SambouWagué (Energie et Eau), Mme Safia Boly (Reforme de l’administration et de la Transparence de la vie publique), Dr Diakité Aïssata Traoré (Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille), Mohamed Moustapha Sidibé (Habit et Urbanisme), Yaya Sangaré (Intégration africaine et des Maliens de l’extérieur) et Mme Lelenta Awa Baba Ba.
Quant à M. Amadou Koïta (ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne), il est resté Porte-parole du gouvernement. Il apparaît comme le plus grand bénéficiaire de ce changement de gouvernement pour avoir vu son portefeuille renforcé avec l’adjonction du département « Emploi » et renouvelé la confiance du mandataire communicationnel du gouvernement.
Ainsi, de 36, le gouvernement passe à 32 membres avec le remerciement poli de certains hauts cadres des partis comme le RPM, l’ADEMA-PASJ. Abdel Karim Konaté dit Empé, le 1er vice-président de l’ADEMA-PASJ, Me Baber Gano, le Secrétaire général du RPM et Tiéman Hubert Coulibaly, le président de l’UDD font leurs valises. Comment comprendre qu’après avoir gommé le 1er vice-président du RPM, Abdoulaye Idrissa Maïga de la primature en décembre 2017 pour le remplacer par l’actuel Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, IBK, qui a refusé de propulser le président de son parti, Dr Bokary Tréta à sa place, viennent à débarquer le secrétaire général du parti, Me Baber Gano du gouvernement ? Nombreux sont les cadres et militants du parti du tisserand qui expriment en aparté leur déception. Pour eux, Me Baber Gano draine du monde derrière lui car, il est le Secrétaire général de la section RPM de Djenné, alors que certains ministres ne représentent presque personne, mais ils sont préférés à leurs cadres. Ils n’hésitent pas à citer Mme Traoré Zéinabou Diop, qui n’a aucune forme de légitimité comparé à Me Baber Gano, à Abdramane Sylla, à Maouloud Ben Kattra, etc. Ceux-ci, relèvent-ils, sont des politiques aguerris ou des dirigeants associations ou relevant du monde syndical prêts à aller au charbon pour le chef de l’Etat ? Contrairement à des néophytes supposés technocrates sans grande expérience comme Mme Kamissa Camara, Dr Diakité Aissata Traoré…
Idem pour des alliés comme l’UDD, qui ne sont pas contents de départ de leur président, Tiéman Hubert Coulibaly, que l’on dit avoir beaucoup travaillé avec son parti pour la réélection d’IBK. Ces critiques foisonnent aussi dans les rangs d’autres formations politiques alliés du parti présidentiel. Tous se consolent par le fait que ce gouvernement sera très provisoire juste pour conduire aux prochaines élections législatives
Il faut rappeler que le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga avait présenté sa démission et celle de son gouvernement le 4 septembre dernier après la cérémonie d’investiture du président Ibrahim Boubacar Kéita. Le chef de l’Etat malien l’avait aussitôt chargé de former une nouvelle équipe.
Boubou SIDIBE